Musique. György Kurtág, ou la quête de la note exacte

Il est l’ultime survivant de la génération des Boulez et Ligeti. À 94 ans, le compositeur hongrois est toujours actif, toujours aussi exigeant, fidèle à sa réputation de maître de la concision. Et toujours en plein doute.

Il est environ midi, après une de ces répétitions intensives qui se terminent plus tôt que prévu parce que tout le monde est rempli de sons et de pensées. Installé au piano, György Kurtág parle du saule pleureur. Il n’est pas fatigué, il sourit.

Il raconte comment il a rencontré Hölderlin [grande figure>

“On commence. Les impressions… viennent après.” Il lève la tête. “Vous comprenez ?” Pas encore, non.

Le dernier grand compositeur du XXe siècle

Est-il important de savoir comment naissent les sons, comment ils s’assemblent dans une composition ? Est-ce important pour comprendre cette composition, est-ce cela dont il s’agit ? Ce ne sont pas de petites questions, surtout pour des pièces qui ne conquièrent pas tout de suite les auditeurs. Des pièces que l’on qualifie d’atonales, entre autres parce qu’elles semblent ne pas avoir d’harmonie. À ces interrogations, György Kurtág, le dernier grand compositeur du XXe siècle, peut-être celui qui s’est le plus approché de l’essence de la musique, le plus sévère, surtout avec lui-même, répondrait probablement : peut-être.

On l’appelle le maître de la miniature parce qu’il réduit la musique au plus élémentaire, nombre de ses œuvres ne font que quelques minutes. C’était le membre le plus en retrait de l’avant-garde, de cette génération Boulez-Stockhausen-Ligeti [active dans la

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