Muriel Salmona sur le #Metooinceste : "Le temps du silence et du déni est en train de s'effondrer"

Dans la foulée de l'affaire Olivier Duhamel, un hashtag #Metooinceste a entraîné ce week-end "des centaines" de témoignages sur Twitter. "C'est difficile d'en parler, c'est courageux d'en parler", mais "il faut absolument que ces actes soient sus et que ces actes ne soient pas tus", a déclaré Brigitte Macron dimanche soir sur TF1. "Nous avons tous les éléments, toutes les enquêtes, nous savons ce qu'il faut faire ; maintenant il faut passer aux actes", exhorte auprès du JDD la psychiatre Muriel Salmona, présidente de l'association Mémoire Traumatique et Victimologie.

Le hashtag #Metooinceste a beaucoup été utilisé ce week-end sur les réseaux sociaux. Quelle a été votre réaction en voyant cela? 
Dès la sortie du livre de Camille Kouchner, j'ai pensé que c'était vraiment une déflagration qui allait libérer beaucoup de paroles. Ça donnait de la légitimité aux victimes et les médias ont vraiment suivi. Cette fois, on a peu entendu la propagande habituelle anti-victimaire. Cela permettait une sécurité pour monter au créneau et dire la réalité de ces violences, leur ampleur, leur gravité. Et pour nous, d'avancer nos revendications. Nous en parlions depuis longtemps mais ça ne prenait pas. Il y a ensuite eu #metoo en 2017, puis Vanessa Springora, Adèle Haenel, Sarah Abidbol… On a eu des porte-voix en quelque sorte pour dire la réalité de la pédocriminalité. Restait encore celle intrafamiliale, à savoir les violences sexuelles incestueuses. De par sa famille, Camille Kouchner est ...


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