Le “mur flottant” du Texas ne dissuade pas les migrants de traverser le Rio Grande
À la mi-juillet, rappelle The Wall Street Journal, le Texas a installé près de la ville d’Eagle Pass “une chaîne de bouées géantes orange vif dans le Rio Grande”. L’État “espérait que ce nouveau ‘mur frontalier flottant’ ralentirait le flux de migrants” arrivant aux États-Unis.
Ces dernières années, en effet, cet endroit du fleuve Rio Grande “est devenu l’un des points de passage favoris des familles de migrants, car Piedras Negras, la ville mexicaine de l’autre côté de la frontière, est relativement sûre, et l’eau assez peu profonde, ce qui permet d’éviter les courants les plus dangereux”.
À ce stade, c’est un échec.
“Bloquer ce lieu de passage n’a pas dissuadé les migrants, ces derniers se sont plutôt orientés vers des endroits plus dangereux du fleuve.”
Cette barrière flottante représente “la mesure la plus visible et la plus perturbatrice de la campagne menée depuis deux ans par le Texas pour prendre en main la lutte contre l’immigration, qui est en principe du domaine de l’État fédéral”.
Protestations
La chaîne de bouées “a suscité des protestations diplomatiques du Mexique, pour qui elle enfreint les traités sur l’eau et les frontières”, poursuit le journal des affaires. Et ce même si le Texas a fait déplacer la barrière plus près de la rive états-unienne, après qu’une commission a établi que “80 % des bouées étaient en territoire mexicain”. Le Mexique fait valoir que, selon les traités, “rien ne devrait bloquer ou modifier l’écoulement du fleuve”.
Qui plus est, “le ministère de la Justice [des États-Unis] et des habitants d’Eagle Pass ont porté plainte contre le Texas, affirmant que l’État n’a aucune compétence territoriale sur le fleuve”, ajoute The Wall Street Journal. Le Texas se défend avec un argument inédit, à savoir que “la Constitution permet aux États de défendre leur souveraineté en cas d’invasion étrangère”.
Du côté du gouverneur Greg Abbott, on assure que la barrière fonctionne, car personne n’a tenté de passer au-dessus des bouées.
Toutefois, Valeria Wheeler, qui dirige un centre d’accueil de migrants à Eagle Pass, dit “ne pas avoir remarqué de baisse des entrées clandestines depuis l’installation de la barrière. Elle a vu en revanche beaucoup plus de migrants blessés, qui ont pris des chemins plus risqués pour traverser le fleuve.”
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