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Municipales : annulation des résultats, retournements de situation... des surprises après le second tour

Même deux semaines après le second tour, les municipales réservent encore quelques surprises, entre annulation des résultats et retournements de situation aux conseils municipaux.
Même deux semaines après le second tour, les municipales réservent encore quelques surprises, entre annulation des résultats et retournements de situation aux conseils municipaux.

Entre l’annulation de certains résultats, des retournements de situation lors des conseils d’installation et un deuxième tour repoussé à septembre, les élections municipales réservent encore bien des surprises dans plusieurs communes.

Le second tour des élections municipales a eu lieu le 28 juin dernier, soit trois mois après la date initialement prévue. Un scrutin qui a réservé son lot de surprises, notamment avec l’arrivée des élus Verts dans les grandes villes, mais aussi le changement d’étiquette politique dans plusieurs bastions historiques.

Et les rebondissements ne s’arrêtent pas là ! Entre l’annulation de certains résultats, des reports à septembre et des retournements de situation au moment de la mise en place du conseil municipale, quelques événements ont pimenté ces élections décidément particulières.

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Un résultat annulé à cause du Covid-19

À commencer par l’annulation pure et simple des résultats à Malville, en Loire-Atlantique. Dans cette commune de près de 3 500 habitants, la tête de liste Martine Lejeune avait été élue dès le premier tour, avec 50,32%, soit seulement trois voix de plus que la majorité absolue !

Or, l’abstention avait été particulièrement élevée, le 15 mars dernier : 55,37% des habitants n’étaient pas venus voter au premier tour des municipales. Le tribunal administratif de Nantes, saisi par Magali Janvier (arrivée deuxième) a donc décidé, le 9 juillet, d’annuler l’élection de Malville, comme le rapporte Ouest France.

“Le taux d’abstention [...] a été beaucoup plus important que lors de la précédente élection municipale (34,95%)”, a fait remarquer le tribunal dans sa décision, estimant que le “contexte sanitaire” et les “messages diffusés par le gouvernement dans les jours précédant le vote” ont “dissuadé une partie significative des électeurs de se rendre au bureau de vote le 15”.

La maire a choisi de faire appel de cette décision auprès du Conseil d’État, précise le quotidien régional. Pour l’heure, l’élue et les conseillers municipaux restent en place. Mais si la décision est confirmée, les candidats devront refaire campagne et les habitants retourner aux urnes. Ce n’est pas la première fois que la commune connaît une telle situation : l’élection municipale de 2008 avait déjà été annulée, pour un litige entre deux listes, rappelle Ouest France.

Un second tour en septembre

À Guignemicourt aussi, les difficultés ont commencé au premier tour. Dans cette commune de la Somme, des erreurs de saisie ont été constatées par la préfecture. Mais, à cause du confinement, elles n’ont pas pu être annoncées à temps à la commune, comme le raconte le Courrier Picard. Le tribunal administratif a invalidé les résultats courant juin. Du moins en partie.

Car le maire et trois conseillers ont obtenu la majorité absolue dès le premier tour. Or, dans les communes de moins de 1 000 habitants, les candidats qui ont obtenu la majorité absolue et au moins un quart des voix sont élus. Le second tour ne concerne alors que les sièges qui restent à pourvoir.

Le 15 mars dernier, Daniel Albert, le maire sortant, a obtenu 86,7% des voix. Trois autres personnes ont également pu passer dès le premier tour. Situation exceptionnelle : ils ont donc élu le maire et formé le conseil municipal à quatre seulement. Les sept autres conseillers les rejoindront plus tard, sans avoir voter pour désigner l’édile donc. Ce second tour devrait avoir lieu en septembre selon le quotidien.

La maire sortante détrônée

À Englesqueville-la-Percée, une commune d’une centaine d’habitants dans le Calvados, le premier conseil municipal ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu. Lors du premier tour de l’élection, la maire sortante, Christelle André, en place depuis 2008, avait obtenu 78,8% des suffrages. De quoi lui permettre de se qualifier dès le premier tour, tout comme cinq conseillers. Les cinq autres ont été élus au second tour.

Lors du premier conseil municipal, dit “d’installation”, les conseillers doivent élire le maire et ses adjoints. Traditionnellement, la tête de liste se présente et l’emporte. Mais il y a parfois quelques surprises, notamment dans les communes de moins de 1 000 habitants où il est possible de présenter des candidatures isolées.

Et à Englesqueville-la-Percée, Christelle André n’était pas la seule à vouloir occuper ce rôle. Virginie Marion s’est elle aussi portée candidate pour prendre la tête du village. C’est elle qui a obtenu le plus de voix parmi les conseillers, détaille Ouest France. L’ancienne édile a préféré démissionner du conseil municipal.

Bulletins secrets et maire surprise

Une situation semblable a eu lieu à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Le maire sortant, Jean-Claude Kennedy, a été élu au second tour avec 49,8% des voix. Du moins c’est ce qu’il croyait. Car, lors du conseil municipal d’installation, qui a eu lieu le 4 juillet, l’édile communiste n’a pas été nommé à sa propre succession. C’est un de ses colistiers, Pierre Bell Lloch, qui a obtenu la majorité des voix des conseillers municipaux. Il avait demandé à ce que l’élection se déroule à bulletins secrets et non à mains levées, rapporte Le Parisien.

Cette élection surprise a fait des remous. Après avoir quitté le conseil municipale avant la fin de la séance, Jean-Claude Kennedy a déploré sur son compte Facebook une “détestable conception de la démocratie, les Vitriots sont floués”.

La colère n’est pas retombée tout de suite puisque plus de 200 personnes ont fait entendre leur désapprobation devant la mairie, le 11 juillet, alors que se tenait le deuxième conseil municipal - le premier, donc, pour la nouvelle équipe. Le maire sortant a appelé à une nouvelle élection, comme le précise Le Parisien.

Le maire sortant et le nouveau sont pourtant tous deux membres du parti communiste. C’est une opposition entre générations qui aurait mis le feu aux poudres. Selon le récit que Pierre Bell Lloch a fait au Parisien, il aurait demandé depuis des mois à Jean-Claude Kennedy d’intégrer plus de jeunes dans sa liste. Face au refus du maire sortant, il a pris les choses en main.

Des demandes d’annulation

Et les rebondissements ne risquent pas de s’arrêter là. Dans d’autres communes de France, différentes demandes d’annulation ont été effectuées.

C’est par exemple le cas à Wissous (Essonne), où Richard Trinquier a été élu au second tour avec 50,63%, juste devant Philippe de Fruyt (49,37%). Seules 33 voix séparent les deux hommes. Or, le perdant conteste ces résultats et il en a fait part au tribunal administratif de Versailles en déposant un recours. Il dénonce notamment des illégalités tant “durant l’ensemble de la campagne” que “le jour du vote”, selon Le Parisien.

Un recours a également été déposé à Montois-la-Montagne, en Moselle. Le maire sortant, Jean Cantele, s’est fait déloger par Sophie Vanni dès le premier tour. Mais lui aussi a dénoncé des irrégularités. En cause, l’installation par l’équipe de sa concurrente d’un “stand portable”, avec “brioches et jus de fruit” pour attirer les habitants durant la campagne, rapporte le Républicain Lorrain. L’autre argument avancé par Jean Cantele, c’est évidemment l’abstention en lien avec le Covid-19. D’autant que seules 26 voix séparaient les deux candidats.

D’autres recours pourraient donc suivre sur ce modèle, étant donné le contexte sanitaire inédit dans lequel se sont déroulées les municipales.

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