De l'humanitaire à la mairie de Lyon, Grégory Doucet, un novice en politique

Grégory Doucet, maire de Lyon.

Le candidat d’Europe Ecologie - Les Verts a largement été élu avec 52,4% des voix, devant Yann Cucherat (30,8%) candidat de la majorité soutenu par Les Républicains, et Georges Képénékian, dissident de la majorité, qui a récolté 16,8% des voix.

Grégory Doucet entre en politique par la grande porte. Pour son premier mandat, cet écologiste de 46 ans sera maire de Lyon, ville qu’il a ravie à Gérard Collomb et son poulain Yann Cucherat. Inconnu du grand public, Grégory Doucet a crée l’une des surprises des élections municipales en remportant haut la main la mairie de Lyon.

Ce novice en politique, père de trois garçons, n’est installé à Lyon que depuis une dizaine d’années. Grégory Doucet a grandi en région parisienne avec son père cadre dans l'industrie pétrolière et sa mère secrétaire dans une banque. Diplômé de l’école supérieure de commerce de Rouen, il axe son parcours professionnel vers l’humanitaire.

Une carrière dans l’humanitaire

Encore étudiant, il devient président de GENEPI (Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées) en 1997, association dans laquelle des étudiants intervenaient en prison puis membre de l’Association pour le droit à l’initiative économique qui aide les exclus du système bancaire.

En 2007, Grégory Doucet se rapproche de la politique en adhérant à EELV. “J'ai compris que pour aller plus loin, il fallait passer par la dimension politique, qu'il fallait aller au-delà d'un engagement individuel”, justifie-t-il auprès du Point pour expliquer son adhésion aux Verts.

En 2009, diplômé, Grégory Doucet rejoint Handicap International et son siège, basé à Lyon. Il devient responsable des opérations en Afrique de l'Ouest et enchaîne les missions humanitaires.

Des ambitions dès 2014

En 2014, son nom apparaît en queue de liste EELV dans le 8e arrondissement de Lyon. Mais lors d’une réunion, il fixe ses ambitions. Grégory Doucet lance que “la mairie est prenable”, raconte Le Monde. Son destin lyonnais est lancé.

En 2017, Grégory Doucet prend du galon et devient secrétaire d’EELV Lyon. Il est l’un des instigateurs des marches pour le climat, qui réunissent des milliers de personnes dans les rues de Lyon. Une mobilisation qui le confortent dans ses ambitions municipales. En 2019, Grégory Doucet est désigné candidat à la mairie après des primaires internes.

“Être maire de Lyon, c'est être un manager moderne”

Mais la campagne est agitée. Quand ses adversaires pointent du doigt son manque d’expérience en politique, Grégory Doucet met en avant son expérience dans l’humanitaire : “Je dirige déjà une équipe de 500 personnes qui travaillent dans 10 pays différents. Ce qui importe, c'est de mettre en place des ‘process’ et de donner la direction. Être maire de Lyon, c'est être un manager moderne aujourd'hui, sans exercer de pouvoir autocratique”, rapporte Le Point.

Aux attaques et insultes lancée par ses opposants de droite comme "escrolo", "khmer vert", "candidat des bobos pastèques" (verts à l'extérieur et rouges à l'intérieur), Grégory Doucet n’a pas répliqué, maintenant le cap de ses ambitions.

Ses trois priorités

Quand naît dans l’entre-deux tours l’improbable front anti-écolo concrétisé par une fusion des listes LR et LREM, Grégory Doucet y voit un choix encore plus clair pour les électeurs : “Plus que jamais nous avons le choix, le 28 juin, entre un projet écologique, humaniste et ambitieux ou un projet du passé qui n'a pour seule ambition que de s'opposer au nôtre”.

Avec 51 sièges sur 75 remportés au conseil municipal, Grégory Doucet pourra appliquer ses mesures sans avoir besoin de nouer ses alliances. Ses priorités : faire passer la totalité des écoles de la ville au 100 % bio, et ainsi soutenir les agriculteurs locaux, rendre la ville “100 % cyclable avec un passage généralisé au 30 km/h” et davantage de transparence sur la qualité de l’air dans la ville.