Comment les multinationales escroquent l'Afrique

L'Assemblée nationale a donné son feu vert à une convention entre la France et l'Andorre visant notamment à prévenir l'évasion et la fraude fiscale pour l'impôt sur le revenu

Selon un rapport d'Oxfam, des investisseurs basés dans les pays du G7 ont échappé à 6 milliards de dollars d'impôt en 2010.

Les Etats sont désormais minoritaires: 51 des 100 plus grandes économies du monde sont désormais des multinationales. Et cela ne va pas s’arranger avec la vague d’optimisation, d’évitement et/ou d’évasion fiscaux que mettent en œuvre, en toute impunité, les plus grandes firmes de la planète. Dans son rapport Parlons argent : l’Afrique invitée du G7, publié ce mardi, Oxfam révèle qu’en 2010, la dernière année pour laquelle des données sont disponibles, des multinationales et des investisseurs basés dans les pays du G7 ont escroqué l’Afrique de 6 milliards de dollars (5,4 milliards d'euros). Cette somme correspond à plus du triple des fonds nécessaires pour combler le déficit de financement de la santé en Sierra Leone, au Liberia, en Guinée– trois pays dévastés par l’épidémie d’Ebola.

En cause: la manipulation des prix de transfert, une astuce qui permet à une entreprise de fixer artificiellement les prix auxquels ses filiales s’échangent des biens ou services dans le but d’échapper à l’impôt. Par ce biais, des firmes ont soustrait à l’impôt 20 milliards de dollars de bénéfices réalisés en Afrique. Le taux d’imposition des sociétés s’établissant en moyenne à 28 % dans les pays africains, cela correspond donc à un manque à gagner fiscal de près de 6 milliards de dollars. Mais cette manipulation des prix de transfert n’est que l’un des procédés mis en œuvre par les multinationales pour éviter de payer leur juste part d’impôt.

«Les administrations fiscales sont dépassées»

Quelle est l’ampleur du phénomène? Diverses évaluations existent. 160 milliards de dollars (145 milliards d’euros) par an de manque à gagner pour les seuls pays en développement, estime l’ONG Christian Aid. Dans un rapport publié le 26 mars 2015, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement estime que l’ensemble des pays en développement sont privés (...)

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