Covid-19 : à Mulhouse après la première vague dévastatrice, la peur sert de vaccin

Charlotte est souriante. C'est en tout cas ce qu'on devine sous son masque jaune vif. Mais quand la trentenaire évoque l'épidémie qui s'est abattue sur sa ville au printemps, même son tissu semble pâlir. "De chez moi, j'entendais les hélicos et les ambulances, tous les jours, toutes les nuits. Je voyais l'hôpital militaire, des gens armés, ­égraine-t-elle sans respirer. Ce n'est pas anodin de vivre ça. Ici, il y a ce traumatisme." Mulhouse, sous-préfecture du Haut-Rhin de quelque 110.000 habitants, a été frappée de plein fouet par l'épidémie.

En raison d'un rassemblement évangélique fin février, les infections ont flambé en quelques jours et contribué à en faire l'épicentre de la ­maladie. Deux semaines avant ­l'Ile-de-France, la première vague l'a submergée. A tel point que dans le ­Grand-Est, plus d'un mort sur cinq du ­Covid-19 résidait dans le Haut-Rhin. Mais six mois après, la cité alsacienne semble particulièrement bien résister à la deuxième vague. Avec 61,7 cas pour 100.000 habitants, le Haut-Rhin est près de trois fois moins touché que le reste du pays. A 100 kilomètres de là, ­Strasbourg (Bas-Rhin) est déjà en état d'alerte. "On reste vigilants, on sent une légère reprise du nombre de cas depuis la semaine dernière, nuance Frédéric ­Tryniszewski, le président de SOS Médecins 68. Mais ça reste assez faible. On n'est pas à plus de deux hospitalisations par jour."

"Les gens sont méfiants"

Dans l'enceinte si calme du groupe hospitalier de la région de ­Mulhouse Sud-Alsa...


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