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MSF suspend ses opérations en Centrafrique

BANGUI (Reuters) - L'organisation Médecins sans frontières (MSF) a annoncé lundi la suspension de toutes ses activités, hors urgences, en Centrafrique (RCA) et dans des pays limitrophes afin d'exprimer son "indignation" après la mort de 16 civils, dont trois membres de son personnel, dans une attaque contre l'un de ses hôpitaux. Cette mesure qui devrait rester en vigueur pendant une semaine s'appliquera aussi au Tchad, au Cameroun et à la République démocratique du Congo (RDC). "MSF est consternée par le fait que le gouvernement de transition de la RCA et les représentants des groupes armés n'aient pas largement et fermement condamné le massacre de Boguila, ainsi que toutes les violences similaires ayant eu lieu sur l'ensemble du pays", déclare l'organisation humanitaire. Malgré la présence de milliers de militaires français et africains, la Centrafrique est en proie à des violences à caractère ethnique et religieux entre chrétiens et musulmans. L'attaque contre l'hôpital de MSF à Boguila, dans le nord du pays, a eu lieu le 26 avril. Les assaillants ont tué au moins quatre autres personnes en s'approchant de cette localité. Depuis décembre 2012, le personnel de MSF en Centrafrique a été victime de 115 incidents, dont 31 vols à main armée. "Ce n'est pas une décision facile à prendre mais nous avons pris aujourd'hui une mesure après ce qui s'est passé à Boguila. Nous voulons adresser un signal fort montrant à quel point cela est inacceptable", a dit Stefano Argenziano, chef de la mission de MSF en Centrafrique, à la presse à Bangui. A Mala, à 300 km au nord de la capitale, quatre jours de combats entre miliciens chrétiens et musulmans ont fait 28 morts, 22 civils et six miliciens musulmans de la Séléka, a déclaré lundi à Reuters un ancien élu de la région, Augustin Ndoukoulouba. Everaldo de Souza, un prêtre de la ville de Dékoa, a par ailleurs déclaré par téléphone à Reuters que sept personnes avaient été tuées par la Séléka dans des villages voisins. (Crispin Dembassa-Kette; Bertrand Boucey et Guy Kerivel pour le service français)