Mpox : la carte des pays touchés par la nouvelle souche de la "variole du singe"

L’OMS a classé l’épidémie de mpox en Afrique comme "urgence de santé publique de portée internationale". La propagation d'une nouvelle souche virale inquiète.

En Inde, malgré l'absence de cas, des messages de préventions sont diffusés dans les aéroports face au risque de Monkeypox (Photo by R.Satish BABU / AFP)
En Inde, malgré l'absence de cas, des messages de préventions sont diffusés dans les aéroports face au risque de Monkeypox (Photo by R.Satish BABU / AFP)

La "variole du singe" est au coeur de l'attention des autorités sanitaires depuis 2022. Cette année-là, près de 5000 cas de variole du singe (mpox) avaient été détectés dans l'Hexagone, mais il s'agissait d'une souche virale peu sévère, clade 2. Sauf que depuis le début de l'année, le clade 1 se propage en Afrique, suscitant une inquiétude particulière de la part des autorités sanitaires sur le continent.

Le 14 août, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a décidé de décréter une urgence de santé publique de portée internationale contre la maladie qui sévit depuis le début de l’année dans plus d’une dizaine de pays d’Afrique.

Une déclaration d'urgence de la part de l'OMS déjà décrétée par le passé : déjà contre la variole du singe en 2022 mais aussi face à la grippe H1N1, Ebola, la polio, le virus Zika et le Covid-19. Pour expliquer cette nouvelle déclaration d'urgence contre la variole du singe, l'OMS évoque "la détection et la propagation rapide d’un nouveau clade (une souche virale, ndlr) dans l’est de la République démocratique du Congo, sa détection dans des pays voisins qui ne l’avaient pas encore signalé jusque-là, et son potentiel de propagation en Afrique et au-delà".

Cette clade, appelée "1b", a été identifiée pour la première fois en septembre 2023. Depuis, le Burundi, le Kenya ou l'Ouganda ont également été touchés par cette souche virale, alors que ces pays étaient jusque-là épargnés par la maladie.

Si l'inquiétude domine, c'est que cette clade, en raison de ses nouvelles mutations, se transmet davantage de manière interhumaine, notamment par voie sexuelle. Un cas a ainsi été détecté en Suède. Pour l’OMS, "il est probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines".

En Argentine, le cas suspect d'un membre d'équipage indien à bord d'un navire transportant des céréales sur le fleuve Parana a conduit à la mise en quarantaine de l'équipage, preuve de l'inquiétude des autorités autour de cette nouvelle souche, rapporte Reuters.

Mais en plus du Clade 1, le Clade 2, moins inquiétant, continue de circuler, donnant des situations contrastées. "Nous n’avons pas affaire à une seule épidémie : nous avons affaire à plusieurs épidémies de différents clades dans différents pays avec différents modes de transmission et différents niveaux de risque", a déclaré le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Ainsi, au Ghana, Libéra, Nigéria ou encore en Afrique du Sud, c'est le clade 2, le moins mortel, qui domine. À l'inverse, en République centrafricaine ou en République du Congo c'est le clade 1 qui domine, alors qu'au Cameroun, les deux clades circulent. En France, où le clade 2 continue de circuler, 107 cas d’infection à virus Monkeypox (mpox) ont été signalés à Santé publique France dans les six premiers mois de l'année.

En 2024, 18 737 cas de Mpox dont 541 décès ont été reportés, toutes souches confondues, dans au moins 12 pays africains selon Africa CDC. En France, les voyageurs qui se rendent ou reviennent des zones où le virus circule sont désormais systématiquement informés sur les mesures de précaution à adopter. 232 sites de vaccination sont ouverts à travers le territoire, même si l'on ignore l'efficacité du vaccin, fiable contre le clade 2, contre le clade 1.