Moyen-Orient : l'Iran rejette la demande d'apaisement des dirigeants européens
Téhéran a rejeté l'appel des trois pays européens lui demandant de s'abstenir de toute riposte contre Israël afin d'éviter une escalade des tensions régionales.
Le président iranien a déclaré au Premier ministre britannique Keir Starmer que le régime de Téhéran considérait les représailles contre Israël à la suite de l'assassinat, en juillet, du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, comme "un droit des nations et une solution pour mettre fin aux crimes et aux agressions", selon l'agence de presse gouvernementale IRNA.
Un rejet catégorique de la demande d'apaisement
Le silence de l'Occident face au "crime inhumain sans précédent" à Gaza et aux attaques israéliennes ailleurs au Moyen-Orient est "irresponsable" et encourage Israël à mettre en péril la sécurité régionale et mondiale, affirme Massoud Pezechkian.
Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont publié lundi une déclaration commune approuvant la dernière tentative des médiateurs - le Qatar, l'Égypte et les États-Unis - de négocier un accord pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas.
Les dirigeants européens ont également appelé au retour des dizaines d'otages détenus par le Hamas et à l'acheminement "sans entraves" de l'aide humanitaire, et ont demandé à l'Iran et à ses alliés de s'abstenir de toute mesure de représailles susceptible d'aggraver les tensions régionales après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh.
Israël n'a ni confirmé ni nié son rôle dans l'assassinat, mais avait exprimé son intention de le tuer, ainsi que d'autres dirigeants du Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël qui a déclenché la guerre à Gaza.
Les négociations au point mort
Dans un nouveau rejet de la demande des trois dirigeants, le gouvernement de Téhéran a déclaré que l'Iran n'avait pas besoin d'autorisation pour riposter à la mort d'Ismaïl Haniyeh.
"De telles demandes manquent de logique politique, elles sont totalement contraires aux principes et aux règles du droit international et représentent une requête excessive", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.
L'Iran ne reconnaît pas Israël et soutient des groupes militants anti-israéliens, dont le Hamas et le Hezbollah libanais.
Yahya Sinwar, cerveau des attentats du 7 octobre, nouveau dirigeant du Hamas
Le chef militaire du Hezbollah Foued Chukr, retrouvé mort sous les décombres à Beyrouth
Les médiateurs essaient depuis des mois d'amener les deux parties à accepter un plan en trois phases qui impliquerait la libération par le Hamas des derniers otages capturés lors de son attaque du 7 octobre en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël, ainsi que le retrait d'Israël de Gaza.
Après plus de dix mois de combats, le nombre de morts palestiniens approche les 40 000 à Gaza, selon le ministère de la Santé.
Les pourparlers devraient reprendre jeudi.