Moyen Âge : pourquoi les médecins utilisaient-ils des sangsues pour "soigner" les gens ?

Le Moyen Âge est une période où médecine et croyances s’entremêlent. Si certaines pratiques relèvent aujourd’hui de la légende, d’autres, comme l’usage des sangsues, reposaient sur des théories scientifiques héritées des Grecs et des Arabes. De grands noms de la médecine comme Hippocrate, Avicenne, Thémison de Laodicée et Galien ont posé les bases de la médecine humoraliste. Un courant qui affirmait que l’équilibre entre bile noire, sang, bile jaune, et phlegme dictait la santé. À cette époque, les facultés de médecine, notamment en France, enseignaient des méthodes basées sur ces idées, et l’emploi des sangsues était alors une pratique médicale largement répandue.

L’hirudothérapie, ou thérapie par les sangsues, visait à rétablir l’équilibre des humeurs. En vidant un "excès" de sang (via une sangsue), les médecins pensaient soulager des affections variées, comme l’œdème laryngé, les congestions viscérales, ou encore l’angine de poitrine. La sangsue médicinale, Hirudo medicinalis, était appréciée pour sa capacité à extraire du sang tout en injectant une substance anticoagulante, aujourd’hui connue sous le nom d’hirudine. Les traités médicaux, tels que le Codex français, détaillaient les indications thérapeutiques des sangsues, et des régions comme Audenge, en Gironde, furent même reconnues pour leur production de ces précieux invertébrés.

En plus des sangsues, la saignée constituait une méthode de traitement essentielle du courant humoraliste en médecine. Les médecins utilisaient (...)

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