Mouvement d'opposition à la politique sanitaire : le renseignement alerte sur un risque de radicalisation

Dans une note émise ce lundi, le renseignement territorial évoque un mouvement composé de profils variés, sans leader attritré, qui témoigne d'une "exaspération de plus en plus généralisée face à des mesures considérées comme liberticides".

Le mouvement rappelle les débuts des Gilets jaunes. Après la vaste mobilisation de ce week-end, partout en France, contre l'extension du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour certaines professions, le renseignement territorial (RT) alerte sur un potentiel risque de "radicalisation" de ce mouvement largement hétéroclite.

Dans une note émise ce lundi et qu'a pu consulter BFMTV, les renseignements soulignent une mobilisation exceptionnelle, tant par le volume de manifestants - plus de 114.000, dont 18.000 dans la capitale -, que par le nombre de villes concernées. "Une telle mobilisation, surtout hors cadre d'un mouvement structuré, est très inhabituelle durant une période estivale", explique ainsi la note.

Des profils "hétérogènes"

Les renseignements font également valoir le profil extrêmement hétéroclite des manifestants, une "physionomie très hétérogène" qui "interpelle". Les cortèges rassemblent des personnes venant de tous bords politiques, sans leader attitré.

Dans les cortèges, les renseignements constatent notamment une présence massive des personnels "soignants", professions soumises à l'obligation vaccinale, ainsi que d'autres secteurs dits en première ligne, comme les acteurs du secteur culturel et de la restauration, à savoir des "professionnels impactés par les mesures sanitaires".

Ainsi, des membres de "mouvances contestataires, des militants politiques, syndicaux ou associatifs, des soignants, des professionnels impactés par les mesures sanitaires, des Gilets jaunes" se côtoient dans ces rassemblements. Cette diversité des profils témoigne d'une "exaspération de plus en plus généralisée face à des mesures considérées comme liberticides", peut-on lire dans la note.

Beaucoup de "simples citoyens"

Le document souligne également la présence en très grand nombre de "simples citoyens", peu habitués des manifestations, de tous âges et milieux sociaux, souvent venus en famille. D'après ce rapport, l'ultra-gauche est peu représentée au sein du mouvement, et "n'a pas réussi à prendre la main sur les cortèges", contrairement à l'extrême droite avec la présence ce catholiques intégristes, des militants anti-vaccins ou de la sphère "covido-sceptique".

Si la majorité des slogans tournaient samedi autour de la notion de "liberté", certains dénonçaient "une dictature sanitaire" et de nombreuses pancartes assimilant l'étoile jaune imposée aux juifs pendant la Seconde Guerre mondiale au pass sanitaire ont été aperçues.

Un risque de "radicalisation", similaire au mouvement des Gilets jaunes

À terme, le renseignement territorial alerte sur un risque de radicalisation du mouvement. "À l'instar de ce qui s'est produit pour les Gilets jaunes, plus le conflit durera, plus le risque est grand que les plus déterminés, puis les plus radicaux, parviennent à en prendre le contrôle", affirme la note.

D'après une source policière à BFMTV, deux points de crispation principaux ont été identifiés au sein du mouvement: l'obligation vaccinale chez les enfants et la colère du monde de la restauration, soumis à l'obligation de contrôler les clients.

Pour les renseignements, une "pérennisation de la crise n'est pas à exclure, surtout que les appels à manifester sont lancés exclusivement par le biais d'Internet et des réseaux sociaux et ne font pas à de rares exceptions près, l'objet de déclaration en préfecture", indique la note.

De ce fait, la nouvelle mobilisation, prévue ce samedi, pourrait être "de grande ampleur", selon une source policière à BFMTV.

Article original publié sur BFMTV.com

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