Les moustiques font leur retour: les gestes à adopter ou éviter pour les repousser

ABDESSLAM MIRDASS © 2019 AFP

L'arrivée des beaux jours marque le retour parmi nous des moustiques. Bruit, piqûres, démangeaisons... Ils peuvent être particulièrement fastidieux. En outre, avec la prolifération du moustique tigre, cet insecte peut même potentiellement être vecteur de maladies. Éloigner les moustiques et éviter d'être piqué est donc le meilleur moyen de se préserver efficacement de ces désagréments.

"Aucune mesure isolée n'est efficace à 100%", prévient l'Assurance maladie sur son site, ajoutant qu'il faut une "somme d'actions individuelles et collectives" pour parvenir à réduire leur nombre et leur circulation.

• Éviter les eaux stagnantes

En premier lieu, il convient de diminuer le développement des moustiques. "Une femelle moustique pouvant pondre plusieurs centaines d’œufs à chaque ponte, et les femelles de certaines espèces pouvant effectuer plusieurs pontes durant leur vie, l’effort d’élimination des lieux de ponte est essentiel", explique l'Anses.

Les pontes se font essentiellement dans les petits points d'eau stagnante. Les autorités sanitaires conseillent de nettoyer et vider régulièrement ces potentiels gîtes. L'Anses préconise donc de "ranger, à l’abri de la pluie, les seaux, le matériel de jardinage, les jouets ou encore les récipients divers" et de "vider régulièrement ou supprimer les coupelles sous les pots de fleurs, vases ou les remplir de sable afin de conserver l’humidité sans qu’il y ait d’eau stagnante".

L'eau doit stagner une vingtaine de jours pour permettre l'éclosion des larves. Ainsi, si les points d'eau sont traités régulièrement, cela évite leur développement. Toutefois, avec le dérèglement climatique et la hausse des températures, ce cycle de développement tend à se réduire et la transformation de l'oeuf en larve est largement accélérée.

• Signaler la présence de moustiques tigres

Les autorités sanitaires effectuent une surveillance renforcée du moustique tigre, afin de scruter son évolution et lutter contre sa progression. Vous pouvez contribuer à cette surveillance en signalant la présence de l'insecte sur le site signalement-moustique.anses.fr.

Les données collectées permettent de mettre en place différentes mesures pour éviter la prolifération et donc les piqûres.

"Lorsqu’un signalement provient d’une zone jusqu’alors non colonisée par le moustique, la validation du signalement peut conduire à compléter les observations du dispositif de surveillance entomologique active, en installant des pièges pondoirs dans cette nouvelle zone", précise l'Anses.

• Utiliser certains répulsifs

Dans des lieux prisés par les moustiques, il est souvent d'usage d'utiliser des répulsifs pour les éloigner. "Il est conseillé d'utiliser des répulsifs cutanés sur les parties du corps dénudées pour se protéger dans la journée ou en soirée", abonde en ce sens l'Assurance maladie.

Toutefois, cette dernière précise que pour qu'ils soient efficaces, il faut utiliser des produits contenant du DEET (N,N-Diéthyl-m-toluamide), sauf pour la femme enceinte et les enfants de moins de deux ans pour lesquels il est contre-indiqué. Pour ces catégories de population, l'IR3535 est recommandé "mais à de plus faibles concentrations".

Il est important d'appliquer ces répulsifs sur la peau exposée et d'éviter "les peaux lésées, blessées ou irritées près des yeux ou de la bouche, sur les mains ou le visage des enfants, sur les mains ou les seins d’une femme qui allaite".

Le site Améli met également en garde contre les répulsifs sous forme de spray "en raison du risque d’inhalation ou d’ingestion lors de leur application" et préconise plutôt les crèmes ou lotions.

"Après la baignade ou une douche, réappliquez le répulsif dans la limite du nombre maximal d’applications quotidiennes recommandé", ajoute encore l'Assurance maladie, expliquant que la durée de protection varie selon les produits.

• Se protéger avec des vêtements et des moustiquaires

Par contre, "l'imprégnation des vêtements par un répulsif vestimentaire contenant de la perméthrine (et des pyréthrinoïdes) n'est plus recommandée en raison du risque toxique pour la santé", sauf dans des cas très particuliers.

À l'inverse, pour se protéger des moustiques, il est conseillé de porter des vêtements couvrants et longs mais également amples pour que l'insecte ne puisse pas piquer à travers le tissu. Le site Vigilance-moustiques recommande même d'opter pour des vêtements de couleur claire "car beaucoup d’espèces de moustiques sont attirées par les couleurs foncées".

En plus, les autorités sanitaires conseillent d'installer des moustiquaires sur les portes, fenêtres, et autres voies d'entrées, mais aussi sur les lits et berceaux. Pour une protection encore plus efficace, Ameli recommande d'imprégner des moustiquaires d'insecticides, "perméthrine ou association deltaméthrine + transtétraméthrine".

En ce qui concerne les insecticides, si ces produits sont généralement efficaces, l'UFC-Que Choisir rappelle qu'ils ne sont "pas sans risques" car ils peuvent être toxiques. "La bombe, à utiliser ponctuellement, est nettement préférable aux diffuseurs électriques, qui émettent de l’insecticide jour et nuit mais ne protègent qu’un espace restreint", précise l'association.

• Certaines mesures sont inefficaces

Attention néanmois aux fausses solutions. Le premier point d'alerte concerne les bracelets répulsifs qui sont inefficaces mais également potentiellement dangereux à cause des substances chimiques qu'ils contiennent.

"Plusieurs cas de brûlures à la suite d’un contact accidentel de la peau ou des muqueuses avec les substances présentes dans ces bracelets ont été enregistrés par les centres antipoisons", explique l'Anses.

D'autres méthodes sont également pointées du doigt pour leur inefficacité: les appareils à ultrasons, les rubans gluants sans insecticide, les huiles essentielles, les lampes à ultraviolets ou encore les plantes vendues comme répulsives.

Article original publié sur BFMTV.com