Les mousses de nos forêts pourraient aider à lutter contre le réchauffement climatique
Duveteuses, d’un vert profond parfois éclatant, les mousses tapissent les bois et les sous-bois de l’ensemble de la planète. On en trouve même dans des déserts chauds et froids. En dépit de cette ubiquité, ces plantes font partie des organismes les moins étudiés. Une équipe internationale de chercheurs tente néanmoins de comprendre leur rôle dans ces écosystèmes variés. Leurs résultats, publiés dans la revue Nature Geoscience, suggèrent qu’elles contribuent au bon fonctionnement et au maintien des écosystèmes, ainsi qu’au captage de dioxyde de carbone dans les sols.
“Nous avons voulu examiner un peu plus en détail les mousses et ce qu’elles font réellement, pour ce qui est des services essentiels rendus à l’environnement”, explique dans New Atlas David Eldridge, chercheur en écologie à l’université de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, qui a dirigé l’étude.
“Les scientifiques ont ainsi collecté des échantillons de 123 écosystèmes différents du globe et découvert que les mousses couvrent, sur Terre, une surface de près de 9,4 millions de kilomètres carrés, soit la taille du Canada ou de la Chine”, précise le site d’information scientifique australien. Et leur présence bénéficierait aux plantes les plus proches de 24 manières différentes, par exemple “en maintenant la biodiversité des sols, en favorisant la circulation des nutriments, en décomposant la matière organique ou encore en préservant les populations microbiennes des sols”.
En comparant des sols couverts de ce tapis vert avec d’autres qui en sont dépourvus, les chercheurs ont pu déterminer un autre rôle crucial des mousses. “À l’échelle mondiale, elles peuvent absorber 6,4 milliards de tonnes de dioxyde de carbone de plus, comparé aux sols nus.” Pour David Eldridge et ses collègues, il est urgent de prendre en compte les services rendus par les mousses et de les protéger de nos activités destructrices.
Désormais, ils cherchent à savoir si ces plantes seraient également utiles en ville. “Les mousses pourraient bien constituer le véhicule idéal pour donner un coup de fouet à la régénération des sols des zones urbaines et naturelles gravement dégradées”, conclut le chercheur australien.
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