MotoGP: sa fierté, ses ambitions, son lien avec Quartararo… Zarco se confie après son succès historique en Australie
Il lui aura fallu 120 courses pour enfoncer les portes du paradis. Près de sept ans après ses débuts en MotoGP, Johann Zarco a remporté la première victoire de sa carrière samedi lors du Grand Prix d’Australie. Un aboutissement pour le Français de 33 ans, qui a surclassé la concurrence sur le circuit de Philipp Island, près de Melbourne. Au lendemain de son exploit, le pilote Ducati s’est confié lors de son passage dans Bartoli Time, ce dimanche sur RMC.
"Ça fait du bien, parce que ça faisait un paquet de courses que j’essayais de gagner en MotoGP, a-t-il réagi. Là, je me suis concentré pour jouer un beau podium et quand l’opportunité de gagner s’est présentée, j’étais bien prêt à tenter ma chance. J’ai senti un grand soulagement. Je ne suis pas à la maison pour me rendre compte de l’ampleur nationale que peut avoir une victoire française au plus haut niveau de la moto, mais de l’autre côté du monde, en Australie, ça me permet de bien apprécier et d’avoir ce sentiment de soulagement. Je suis simplement content de ce moment-là."
"J’apprécie le fair-play de Quartararo"
Après le plus grand succès de sa vie, Zarco a reçu les félicitations de nombreux concurrents sur la piste. De quoi décupler sa joie et sa fierté: "C’était direct après la ligne. On passe la ligne à plus de 300km/h donc il y a quand même un petit temps de décélération. Mais après deux virages, où on roule vraiment tranquille, voir les autres pilotes qui ouvraient leur visière et me tapaient la main, on sentait le plaisir qu’ils avaient que j’ai enfin décrocher cette victoire. Pas tous les pilotes, mais une bonne partie. Et ça m’a vraiment touché."
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Cette victoire dans le sud de l’Australie permet à Johann Zarco de sortir un peu de l’ombre de Fabio Quartararo, l’autre Français du paddock, avec qui il entretient de bonnes relations. "Ce que Fabio a fait, c’est incroyable. Il a un titre de champion du monde dans la catégorie reine (en 2021, NDLR). Il a plusieurs victoires. Il a eu cette bonne sensation sur la Yamaha et il a réussi à concrétiser rapidement. J’étais heureux de ses victoires. J’ai toujours dit qu’il vaut mieux que ce soit un Français qui gagne qu’encore un Espagnol. Donc j’étais bien content quand il y avait la Marseillaise. Je l’ai d’ailleurs toujours félicité. Je lui ai envoyé des messages, partagé des choses sur les réseaux sociaux. Comme il l’a fait lui-même. J’apprécie ce fair-play de sa part. On joue de la même manière. C’est beau d’avoir deux Français à un si haut niveau. On a deux caractères assez différents et presque deux publics différents aussi. On a dix ans d’écart, on n’est pas de la même génération. Mais il y a en pour tout le monde et c’est très bien."
"Rester dans le top 5 mondial"
A quatre Grand Prix de la fin de la saison, Johann Zarco (qui pilotera l'an prochain chez LCR, une écurie satellite de Honda) avance désormais avec un poids en moins sur les épaules. Le natif de Cannes, actuellement 5e du général, entend capitaliser sur ce coup d’éclat en Océanie. En commençant dès la prochaine course prévue le 29 octobre en Thaïlande.
"J’espère que ce soulagement va me permettre d’être d’avantage relâché sur la moto. A ce niveau-là, il faut vraiment piloter par instinct, pour pouvoir exploiter au mieux la moto. Avec l’expérience, je sais que je suis compétitif sur les circuits qui vont arriver. L’objectif, c’est de rester dans le top 5 mondial. Ça reste une très bonne place. Et pourquoi pas rejouer le podium, si ce n’est une victoire pour avoir cette Marseillaise. J’ai envie de voir les sensations que j’aurai sur la moto avec cette victoire obtenue".