Motion de destitution de Macron: Mélenchon demande le concours du PS au bureau de l'Assemblée

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé samedi 14 septembre le Parti socialiste à permettre à la motion de destitution d'Emmanuel Macron, dont la recevabilité doit être examinée mardi par le bureau de l'Assemblée, de franchir ce premier cap.

"Pour que la motion de destitution commence son parcours, il faut d'abord que ce soit transmis par le bureau de l'Assemblée à la commission des lois de l'Assemblée nationale", a exposé Jena-Luc Mélenchon lors d'un meeting au stand de LFI à la Fête de l'Humanité, à Brétigny-sur-Orge (Essonne).

"Nous vous demandons d'accepter de transmettre"

En dépit des équilibres politiques à l'Assemblée, le Nouveau Front populaire est majoritaire au sein de la plus haute instance exécutive de l'Assemblée, une partie des macronistes ayant fait défection au coeur de la nuit le 20 juillet pour élire les secrétaires du bureau. Le NFP détient ainsi 12 postes sur 22, dont trois socialistes.

Selon Jean-Luc Mélenchon, communistes et écologistes "ont dit qu'ils voteraient la transmission", mais "nous attendons de connaître la position du Parti socialiste".

Le PS n'a pas voulu se joindre à la motion, comme l'a reconnu Jean-Luc Mélenchon. Mais "nous ne vous demandons pas d'être d'accord. Nous vous demandons d'accepter de transmettre", et de "laisser la commission des lois se débrouiller", a-t-il plaidé.

Au total, 72 Insoumis, six écologistes et trois députés réunionnais proches de LFI ont signé le texte.

Les députés divisés

Le lancement de cette procédure de destitution se veut une "réponse politique à la hauteur du coup de force antidémocratique qu'est en train de faire le président" de la République, avait expliqué début septembre la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot.

Mais une bonne partie de la classe politique se montre très sceptique quant aux chances de succès de cette procédure, notamment en raison de l'opposition du Sénat. "Tout cela c'est du cinéma, ça n'aboutira pas", avait balayé le député RN Sébastien Chenu.

Interrogés par l'AFP, les députés écologistes Eva Sas et Sébastien Peytavie ont confirmé qu'ils laisseraient passer la motion. "La motion est recevable, il ne serait pas démocratique d'empêcher le débat sur la destitution", a argué Eva Sas. Les députés communistes n'ont pu être joints samedi soir.

L'ancien président socialiste et député François Hollande a lui indiqué au journal Sud Ouest qu'il ne s'associerait "d'aucune façon" à une procédure qui "vise à remettre en cause nos institutions", recommandant de "ne pas (y) donner suite". Une réunion des députés PS sur le sujet doit se tenir lundi soir, selon Christine Pires Beaune, questeure et membre du bureau.

Article original publié sur BFMTV.com