Motion de censure : Lecornu, Berger, Baroin... Les noms évoqués pour succéder à Michel Barnier
Alors que le gouvernement Barnier a été censuré ce mercredi soir, plusieurs noms sont déjà évoqués pour lui succéder à Matignon.
Trois mois plus tard, rebelotte. Après la motion de censure adoptée ce mercredi soir à l'Assemblée, le gouvernement de Michel Barnier ont été renversés. Emmanuel Macron va donc devoir à nouveau nommer un Premier ministre dans les prochains jours.
Une tâche délicate, qu'Emmanuel Macron avait mis un mois et demi à accomplir après la démission de Gabriel Attal le 16 juillet, à la suite des élections législatives anticipées. Plusieurs noms émergent déjà, alors que Michel Barnier est encore officiellement en poste.
Sébastien Lecornu, ministre des Armées
Comme lors de la succession de Gabriel Attal, le nom de l'actuel ministre des Armées depuis deux ans et demi circule parmi les favoris pour Matignon, rapporte RTL. Alors que son nom était pressenti l'hiver dernier pour succéder à Élisabeth Borne, un député RN au Parlement européen, André Rougé, critiquait cette hypothèse : "Comment un ministre qui a cumulé les échecs peut-il être promu pour Matignon ?", interrogeait-il dans un communiqué en rappelant ses dossiers lorsqu'il était ministre des Outre-mer : "crise vaccinale avec la pandémie de la COVID 19, suspension des soignants non vaccinés, émeutes à la Guadeloupe sans réponses appropriées, abandon des agriculteurs".
Venu des LR, ce macroniste de la première heure a gravi les échelons un par un au sein du gouvernement, qu'il n'a pas quitté depuis 2017. Entré comme secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire dans le gouvernement Philippe II, il est ensuite promu, 15 mois plus tard comme ministre chargé des Collectivités territoriales, puis ministre des Outre-Mer et enfin son poste actuel de ministre des Armées.
Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur
Le ministre de l'Intérieur, issu de la droite très conservatrice, a un profil qui plaît à Emmanuel Macron, à en croire La Tribune. Le chef de l'État, qui l'a découvert à l'occasion de son entrée au gouvernement, le jugerait "fiable" "respectueux des institutions".
Mais le profil de Bruno Retailleau a crispé une partie de la classe politique dès sa nomination à Beauvau, y compris au sein de l'"aile gauche" de la macronie en raison de ses expressions radicales et conservatrices. Ancien opposant au mariage pour tous, il menait au Sénat la bataille contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Dans le cadre des émeutes suite à la mort de Nahel, il évoquait sur Franceinfo un lien entre l’immigration, ces débordements et "une sorte de régression vers les origines ethniques" de la part des "deuxième et troisième générations".
François Bayrou, président du MoDem
Soutien d'Emmanuel Macron de la première heure, François Bayrou a été reçu la semaine dernière par Alexis Kohler, l’influent secrétaire général de l’Élysée, rapporte RTL. Il aurait l'avantage d'avoir pris position en faveur du Rassemblement nation ces derniers mois, tout d'abord en parrainant Marine Le Pen lors de la présidentielle, au nom du pluralisme, mais aussi en faisant part de son opposition à l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité requise contre Marine Le Pen, tout comme Jean-Luc Mélenchon. Enfin François Bayrou est un défenseur historique de la proportionnelle, mesure réclamée par le RN.
Il a également l'avantage d'avoir été relaxé "au bénéfice du doute" par le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Son profil pourrait par ailleurs emporter l'adhésion de certains socialistes. Enfin, son relatif franc-parler vis-à-vis du président pourrait être un avantage, il s'était distingué en février dernier en annonçant son refus d’entrer au gouvernement en raison d’un désaccord de fond "sur la politique à suivre".
François Baroin, maire de Troyes
François Baroin est peut être l'un des noms les plus cités ces dernières années pour des postes ministériels, sans jamais être nommé. La succession possible de Michel Barnier ne déroge donc pas à la règle et le nom du maire de Troyes est évoqué pour Matignon, évoque auprès de Public Sénat le sénateur LR Roger Karoutchi.
Ancien président de l'Association des maires de France, il présenterait l'avantage d'avoir une habitude du dialogue avec les maires.
Michel Barnier, Premier ministre
Rien n'empêche Emmanuel Macron de nommer de nouveau Michel Barnier comme Premier ministre, lui demandant de composer un nouveau gouvernement. D'autant que le chef de l'État a dit "plusieurs fois qu'il souhaitait la stabilité", a rappelé à BFMTV un proche d'Emmanuel Macron. Mais ce scénario semble improbable, "les Français auraient l’impression qu’on s’assoit sur la censure de l’Assemblée", rapporte auprès de RTL un proche du président.
Interrogé sur ce scénario sur TF1 et France 2, le Premier ministre a écarté la possibilité d'être renommé à Matignon, s'interrogeant sur le "sens" de ce scénario.
Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre
Le nom de Bernard Cazeneuve était l'un des plus cités durant l'été pour succéder à Gabriel Attal. Selon plusieurs sources concordantes à BFMTV, Emmanuel Macron ne penche pas vers une hypothèse de nomination de Premier ministre de gauche, capable de garder les Républicains au sein du socle commun gouvernemental.
"Bernard Cazeneuve, je ne suis pas sûr que ça ne ferait pas perdre une partie de la Droite républicaine", estime un proche du président, avant de préciser : "ça aurait peut-être pu marcher en septembre, là, j'en doute", à BFMTV. À gauche, l'emballement est très mesuré. Interrogé sur ce scénario dans Le Monde, Olivier Faure juge que l’ancien Premier ministre n’a pas la légitimité requise pour représenter l’ensemble du bloc du gauche siégeant à l’Assemblée, n'ayant pas pris part à la victoire du NFP aux dernières législatives.
Lucie Castets, candidate du NFP pour Matignon
Son nom a occupé l'espace médiatique durant tout l'été. Alors qu'Emmanuel Macron cherchait un successeur à Élisabeth Borne, Le Nouveau Front Populaire est tombé d'accord pour le nom de Lucie Castets. Logiquement, le NFP pousse de nouveau derrière son nom pour succéder à Michel Barnier. Mais ces deux derniers noms n'ont que très peu de chances d'être désignés. "Il ne voit pas la solution à gauche" ajoute un proche du chef de l'État auprès de BFMTV.
Laurence Tubiana, économiste
Cet été, avant le consensus à gauche autour du nom de Lucie Castets, le Parti socialiste, les écologistes et le Parti communiste français avaient proposé la candidature de Laurence Tubiana au poste de Premier ministre. Mais son nom ne fait pas l’unanimité au sein du Nouveau Front Populaire, le principal reproche de la France Insoumise est la proximité supposée de Laurence Tubiana avec Emmanuel Macron. Elle avait alors décliné la proposition. Son nom circule de nouveau à gauche.
Mais selon plusieurs sources concordantes à BFMTV, Emmanuel Macron ne penche pas vers une hypothèse de nomination de Premier ministre de gauche, capable de garder les Républicains au sein du socle commun gouvernemental.
Laurent Berger, ancien numéro 1 de la CFDT
Son nom avait circulé l'été dernier à gauche pour succéder à Gabriel Attal, à l'issue des législatives anticipées. Laurent Berger, ancien numéro 1 de la CFDT en pointe dans la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites, est de nouveau évoqué à gauche pour succéder à Michel Barnier.