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Traité d'alliance entre la Russie et l'Ossétie du Sud

MOSCOU (Reuters) - La Russie a signé mercredi un traité avec la région sécessionniste géorgienne d'Ossétie du Sud, dans lequel Tbilissi dit voir un "pas vers l'annexion". En vertu du traité "d'alliance et d'intégration", signé par le président russe, Vladimir Poutine, et par le dirigeant de l'Ossétie du Sud Léonid Tibilov, les forces de sécurité, les troupes et les services des douanes russes fusionneront avec les unités locales. La Russie, qui protégera en outre les frontières de cette région peuplée de 50.000 habitants, a reconnu les proclamations d'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, autre région sécessionniste de Géorgie, en 2008, à l'issue d'un bref conflit armé avec Tbilissi. "Une autre étape est atteinte aujourd'hui pour renforcer notre partenariat", a déclaré le président russe après avoir signé un traité "historique" au Kremlin, avec en toile de fond les drapeaux de Russie et d'Ossétie du Sud. Léonid Tibilov a salué le traité, qui sera en vigueur pendant 25 ans et facilitera l'obtention de la citoyenneté russe aux habitants d'Ossétie du Sud. En revanche, la ministre géorgienne des Affaires étrangères, Tamar Beroutchachvili, a déclaré à la presse à Tbilissi qu'il s'agissait "d'une mesure cynique et provocatrice de la part de la Russie(...). Nous estimons qu'elle vise à l'annexion (de l'Ossétie)". Les Etats-Unis et l'Union européenne ont fait savoir qu'ils ne reconnaîtraient pas le traité, qui, pour Bruxelles, est une "mesure allant à l'encontre des efforts pour renforcer la sécurité et la stabilité de la région". Pour Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan, l'accord "viole la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie" et porte atteinte "aux principes du droit international, à ceux de l'OSCE et aux engagements internationaux de la Russie". "Avec ce prétendu traité, la Russie nuit une fois de plus aux efforts de la communauté internationale visant à renforcer la stabilité et la sécurité de la région", ajoute-t-il dans un communiqué. La porte-parole du département d'Etat américain a déclaré quant à elle que Washington ne jugeait pas ce traité légitime. "Les régions occupées d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie font partie intégrante de la Géorgie, et nous continuons de soutenir l'indépendance de la Géorgie, sa souveraineté et son intégrité territoriale", a déclaré Jen Psaki. (Vladimir Soldatkin, Eric Faye pour le service français)