Moscou responsable par procuration des morts en Syrie, estime la Grande-Bretagne

LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne a estimé dimanche que la Russie était responsable par procuration de la mort de dizaines de civils dans une attaque à l'arme chimique mardi dernier dans le nord-ouest de la Syrie. L'attaque, imputée par les Occidentaux au régime de Damas, soutenu par Moscou, a fait au moins 70 morts et provoqué un raid de représailles de l'armée américaine contre une base aérienne syrienne dans la nuit de jeudi à vendredi. Dans une tribune écrite pour le Sunday Times, le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, critique vivement le soutien russe à Bachar al Assad, qualifiant l'attaque chimique de Khan Cheikhoune de "crime de guerre". "Par procuration, la Russie est responsable de la mort de chaque civil la semaine dernière", écrit-il. "Si la Russie veut se décharger de ses responsabilités lors des prochaines attaques, (le président russe) Vladimir Poutine doit faire respecter les engagements, démanteler pour de bon l'arsenal chimique d'Assad et s'engager pleinement" dans le processus de paix en Syrie parrainé par les Nations unies. Le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a annoncé samedi qu'il annulait une visite prévue lundi à Moscou en raison des "derniers développements". La Russie a réagi dimanche en estimant que cette décision reflétait un manque de compréhension de la situation sur le terrain. Le ministère russe des Affaires étrangères a également jugé que cela prouvait qu'il n'avait guère à gagner en parlant avec la Grande-Bretagne, qui selon lui n'a que peu d'influence sur les affaires internationales. (William James; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)