Moscou rejette les accusations du Monténégro

MOSCOU (Reuters) - Le Kremlin a qualifié lundi d'"irresponsables" les allégations des autorités du Monténégro selon lesquelles la Russie a été mêlée à un complot qui visait le Premier ministre Milo Djukanovic l'automne dernier. Le 16 octobre, quelques heures avant la tenue d'élections législatives, les autorités monténégrines avaient annoncé l'arrestation de 20 Serbes accusés de se préparer à des attaques armées "contre les institutions, la police et les représentants de l'Etat". L'opposition avait accusé Djukanovic et ses alliés d'avoir inventé ce complot de toute pièce pour manipuler les électeurs. Le procureur spécial du Monténégro, Milivoje Katnic, a affirmé dimanche que des "institutions étatiques russes" étaient mêlées à ce projet qui, a-t-il dit, visait au final à porter au pouvoir une personnalité hostile à l'intégration de l'ancienne république de Yougoslavie dans l'Otan. Pour le Kremlin, il s'agit d'accusations "absurdes". "Ces mots sont trop graves et l'absence d'informations fiables pour les étayer est irresponsable, pour ne pas dire plus", a ajouté Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe. Le Sunday Telegraph, citant des sources gouvernementales britanniques, a rapporté dimanche que les agences du renseignement britannique et américain avaient rassemblé une série d'éléments attestant d'une implication russe à haut niveau dans ce complot. (Aleksandar Vasovic avec Petar Komnenic à Podgorica et David Milliken à Londres; Henri-Pierre André pour le service français)