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Moscou confirme avoir proposé aux USA de coopérer sur la question des réfugiés syriens

MOSCOU (Reuters) - Le ministère russe de la Défense a confirmé samedi avoir proposé aux Etats-Unis de coopérer sur la gestion d'un camp de réfugiés syriens dans le sud du pays et sur des opérations de déminage.

Le camp de réfugiés de Roukbane se situe à l'intérieur d'une "zone de déconfliction" établie par les Etats-Unis pour garantir la sécurité de ses troupes dans une bande de 55 km le long de la frontière irako-syrienne.

Dans sa lettre, le chef d'état-major des forces russes, Valéry Guerassimov, ajoute que Moscou est prêt à discuter avec Damas de garanties de sécurité pour les réfugiés de Roukbane et des conditions nécessaires à un retour dans leurs foyers.

"Une proposition a également été faite pour coordonner des opérations de déminage humanitaire, y compris à Rakka (ndlr, l'ancien fief syrien du groupe Etat islamique) et sur d'autres questions humanitaires prioritaires", poursuit le ministère russe.

L'existence de cette lettre russe aux autorités américaines avait été révélée vendredi par Reuters sur la base d'une note gouvernementale américaine. Cette lettre en date du 19 juillet a été adressée au général Joseph Dunford, qui préside l'état-major interarmes des forces américaines.

Mais selon la note consultée par Reuters, la proposition russe a fait l'objet d'un accueil glacial par les autorités américaines. Le mémo rappelle que la politique américaine ne prévoit de soutenir des opérations de ce type qu'après avoir trouvé une solution politique à la crise syrienne intégrant la tenue d'élections libres sous la supervision des Nations unies.

Donald Trump et Vladimir Poutine ont discuté de la Syrie, et de la question des réfugiés, lors de leur rencontre au sommet le 16 juillet dernier à Helsinki.

D'après le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, la discussion s'est focalisée sur les moyens de ramener les réfugiés chez eux.

Mais son homologue à la Défense, Jim Mattis, a déclaré la semaine dernière que le sommet d'Helsinki n'avait pas conduit à une modification de la politique syrienne des Etats-Unis.

La note que Reuters a consultée le confirme: "Des diplomates russes et d'autres responsables se sont engagés dans une campagne virulente visant à décrire cette initiative dans d'autres capitales et à insinuer qu'elle est un produit du sommet américano-russe d'Helsinki, ce qui n'est pas le cas, on insiste, pas le cas", peut-on notamment lire.

(Maria Kiselyova avec Arshad Mohammed et Phil Stewart à Washington; Henri-Pierre André pour le service français)