Mort de Shaoyo Liu : «On ne nous protège pas, on nous tire dessus»

Depuis qu’un homme d’origine chinoise a été abattu par la BAC dimanche dans le nord-est parisien, des manifestants se rassemblent. La police parle de légitime défense.

La porte d’entrée de l’appartement est condamnée par des scellés. L’infraction est inscrite au stylo sur un bout de papier scotché par les enquêteurs : «Violences volontaires ayant entraîné la mort». Mais dans le long couloir qui mène au logement, il ne reste aucune trace de l’intervention de la police. Dimanche, vers 20 heures, un équipage de la brigade anticriminalité intervient dans cet immeuble situé villa Curial (Paris XIXe). Après l’appel d’un voisin apeuré, les policiers sont à la recherche d’un homme déambulant dans les parties communes de l’immeuble avec un couteau. Il s’appelle Shaoyo Liu. Ce père de famille d’origine chinoise habite ici avec sa femme et ses enfants. Quelques minutes plus tard, il meurt d’une balle tirée par un policier dans l’entrée de son appartement. Depuis, deux versions s’opposent. Celle des forces de l’ordre, qui assurent avoir agi en légitime défense : l’homme les aurait attaqués avec ses ciseaux. Et le récit de la famille, qui explique que Shaoyo Liu avait des ciseaux à la main car il cuisinait. Il aurait été abattu sans raison valable sur le pas de la porte, sous les yeux de ses enfants. L’Inspection générale de la police nationale est chargée d’enquêter.

«Bruit». Mardi, une femme d’origine chinoise, des écouteurs sur les oreilles, sort de l’immeuble en courant. Sans s’arrêter, elle dit être la voisine de palier de la famille Liu : «Il y a un rassemblement de Chinois devant le commissariat, je suis en retard.» Sur le chemin, elle explique qu’elle était chez elle dimanche soir. On la suit en courant. «La première chose que j’entends, c’est quelqu’un qui tape à la porte. Du bruit dans la cage d’escalier. Je pense à une bagarre, je n’ai pas compris que c’était la police.» Elle se lève alors de son canapé pour comprendre ce qui se passe et entend un coup de feu avant (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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