Mort de Sergio Mendes, légende de la bossa-nova à qui l’on doit le tube « Mas que nada »
DÉCÈS - Le Brésil pleure sa star. Le musicien et pianiste brésilien Sergio Mendes, légende de la bossa-nova dans le monde entier, est décédé à l’âge de 83 ans à Los Angeles, a annoncé ce vendredi 6 septembre sa famille.
Sergio Mendes « est mort paisiblement » jeudi à son domicile de Los Angeles, entouré de sa femme et de ses enfants, a déclaré sa famille dans un communiqué. « Ces derniers mois, sa santé avait été affectée par les effets d’un covid prolongé », a-t-elle précisé.
C’est en 1966 que Sergio Mendes connaît un succès international avec son album Sergio Mendes & Brasil 66 et le célèbre tube Mas Que Nada, adaptation d’une chanson de Jorge Ben. Depuis, il a enregistré plus de 35 albums et a tourné avec de grands artistes américains tels que Frank Sinatra.
Connue mondialement, le morceau Mas Que Nada avait d’ailleurs connu un regain de popularité en 2006, grâce à un trio inattendu avec sa femme… et les Black Eyed Peas.
« Repose en paix, cher génie », a écrit sur Instagram Milton Nascimento, icône de la musique populaire brésilienne et l’une des premières célébrités à réagir à la mort de Mendes, saluant des « nombreuses années d’amitié, de collaborations et de musique ». Le trompettiste Herb Alpert, qui se trouve être le patron de son label, a lui aussi réagi à l’annonce de sa mort sur Facebook, évoquant son « frère d’un autre pays, décédé tranquillement et paisiblement ».
« C’était un véritable ami et un musicien extrêmement doué qui a fait connaître la musique brésilienne dans toutes ses versions au monde entier avec élégance et joie », a-t-il écrit dans ce message d’adieu.
Filon inépuisable
Lancé sur la scène brésilienne au début des années 1960, à l’apogée de la vague bossa-nova, Sergio Mendes accède rapidement à la célébrité. Ses talents de pianiste et de compositeur d’arrangements suscitent d’ailleurs l’intérêt d’António Carlos Jobim, référence en la matière.
Sa maîtrise du jazz impressionne et le saxophoniste américain Cannonball Adderley choisit son groupe, « Sexteto Rio », pour enregistrer l’album « Cannonball’s Bossa Nova » en 1963. Tout au long de sa carrière, Mendes n’a cessé d’exploiter le filon inépuisable d’une musique captivante, dans laquelle il mêlait habilement la cadence de la samba, le groove du jazz, les subtiles harmonies vocales de la bossa-nova et le raffinement de la pop californienne.
Mais derrière le célèbre musicien et l’aspect commercial de ses chansons, parfois à la limite de l’« easy listening », se cache un artiste doté d’une grande spontanéité. « Les racines de ma musique sont brésiliennes. Au Brésil, nous avons une belle diversité culturelle et musicale, entre la musique de Bahia, de Rio de Janeiro, la musique classique, les rythmes d’Afrique », avait-il rappelé dans un entretien à l’AFP en 2014.
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