Mort de Pervez Musharraf : l’ancien homme fort du Pakistan restera “une énigme”

Pervez Musharraf, au pouvoir de 1999 à 2008, est décédé dimanche 5 février à Dubaï, aux Émirats arabes unis, où il était soigné pour une longue maladie. “On se souviendra du ‘général sauveur’ qui a dirigé le Pakistan comme de celui qui a mis un terme abrupt au processus démocratique”, juge Dawn dans un éditorial daté du 6 février. Musharraf était arrivé au pouvoir en 1999, à la faveur d’un coup d’État, et s’était autoproclamé président en 2001. Il avait démissionné en 2008, alors qu’il était menacé par une procédure de destitution.

“Il reste quelque peu une énigme car son régime autoritaire a été entrecoupé de réformes libérales”, rappelle le quotidien anglophone pakistanais. Durant ses neuf années au pouvoir, la croissance économique du pays a décollé et la classe moyenne a pu se développer. Il a “libéralisé l’écosystème des médias mais a aussi réprimé la presse”.

Il a aidé “le Pakistan et l’Inde à se rapprocher comme jamais auparavant d’un accord sur la question du Cachemire. Depuis l’indépendance en 1947, les deux pays contrôlent chacun une partie de cette région himalayenne, mais revendiquent leur souveraineté sur la totalité du territoire.

Allié des États-Unis

Au pouvoir lors des attentats du 11 septembre 2001, ce général quatre étoiles avait fait du Pakistan le principal allié des États-Unis dans la région dans leur lutte contre Al-Qaida. “L’Occident était ravi de travailler avec le général afin de parvenir à ses fins en Afghanistan”, estime Dawn. “Le général Musharraf a eu une présence énergique sur la scène internationale et a dirigé le pays au cours d’une période difficile et mouvementée après les attentats terroristes de septembre 2001 à New York”, écrit The Nation, autre quotidien du pays.

“Personnellement, il était charmant, d’un tempérament agréable [et] savait profiter de la vie”, poursuit l’article, tout en tranchant : “Les controverses sur le règne du général Musharraf entacheront son héritage et le marqueront.”

En 2019, un tribunal spécial l’avait condamné à la peine de mort par contumace pour “haute trahison”, pour avoir instauré l’état d’urgence en 2007. Mais sa condamnation avait été annulée peu après.

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