C’est un mystère qui plane sur l’histoire chilienne depuis 50 ans. Le poète Pablo Neruda a-t-il été assassiné par le régime de Pinochet ? Si le doute est permis, l’hypothèse vient fortement de se confirmer avec la publication d’un rapport médical présenté à la presse le 16 février dernier. Des chercheurs de l’université McMaster (Canada) et du département de médecine légale de l’université de Copenhague (Danemark) ont examiné le squelette du prix Nobel de littérature et y ont décelé des traces du Clostridium botulinum, une bactérie à l’origine d’une toxine mortelle.

Retour en arrière. En 1973, Augusto Pinochet mène avec succès son coup d’État pour prendre le pouvoir des mains du socialiste Salvador Allende qui se suicide dans son palais présidentiel le 11 septembre. 12 jours plus tard, alors que le Chili a commencé à basculer dans la dictature, Pablo Neruda meurt à son tour à l’hôpital à l’âge de 69 ans. Officiellement, l’écrivain a succombé au cancer de la prostate qui le rongeait. Cependant, sa famille et ses proches sont convaincus qu’il a été empoisonné. Selon eux, Neruda aurait affirmé qu’il avait reçu une piqûre pendant son sommeil à l’hôpital. En 2013, son chauffeur personnel se souvenait dans les colonnes de l’Humanité : « Lorsque nous revenons à la clinique, Neruda est rouge. Il me dit que tout son corps le brûle. C’est très étrange, mais on m’envoie acheter un médicament. Pourquoi, alors que nous sommes dans un hôpital ? ». Troublant.

Les soupçons sur la cause réelle (...)

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