Mort de Nahel: Emmanuel Macron annonce des "moyens supplémentaires", mais pas d'état d'urgence
Emmanuel Macron a annoncé que des "moyens supplémentaires" allaient être déployés par le ministre de l'Intérieur, mais que l'état d'urgence ne serait pas instauré. Après trois nuits d'émeutes urbaines à la suite du décès du jeune Nahel lors d'un contrôle policier à Nanterre, le chef de l'État a pris la parole ce vendredi lors du Comité interministériel de crise qui s'est tenu au ministère de l'Intérieur.
"Le ministre de l'Intérieur aura à mobiliser des moyens supplémentaires", a assuré le président.
"Nous libérons à cette égard par une série de dispositions les forces et le Garde des sceaux s'assurera du suivi par une série de circulaires visant à la fois les majeurs et les mineurs qui ont pu être interpellés et seront déférés devant la justice dans les prochaines heures", a-t-il précisé.
"Une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent"
"Les deux nuits que nous venons de vivre relèvent d'une situation qui est absolument inacceptable et injustifiable parce que rien ne peut justifier la violence", a souligné le président.
"Il y a une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent, alors que la période devrait être au receuillement et au respect", a estimé le chef de l'État, à propos des violences urbaines de ces derniers mots et des nombreuses réactions politiques qu'elles ont suscité.
"Je condamne avec la plus grande fermeté toutes celles et ceux qui utilisent ce moment pour essayer de créer le désordre et d'attaquer nos institutions. Ils portent une responsabilité de fait accablante", a-t-il assuré.
Emmanuel Macron en a appelé à ce titre au sens de la responsabilité des pères et des mères de famille", ajoutant qu'"un tiers des interpellés de la nuit dernière sont des jeunes, parfois des très jeunes".
Des "événements festifs" annulés
"Face à ces événements, décision a été prise d'annuler plusieurs événements festifs et rassemblements dans les départements qui sont les plus sensibles", a annoncé le chef de l'État, sans préciser les départements concernés. Une décision destinée à la fois à "protéger les mairies", visées par des dégradations, et à protéger la population.
Dans l'académie de Versailles notamment, le rectorat a déjà annoncé l'annulation au cas par cas des fêtes de fin d'année en collèges et lycées.
875 personnes ont été interpellées partout en France dans la nuit de jeudi à vendredi selon un bilan définitif donné par le ministère de l'Intérieur.