Le mort mystérieux de Saint-Ouen

Au pied d'une tour de quinze étages de la cité Soubise, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), des roses et des Carambar gisent en deux tas distincts, pour recouvrir les traces de sang. C'est là que, dans la nuit de lundi à mardi vers minuit, les ­secours ont tenté, en vain, de ­ranimer Sofiane ­Mjaiber, 25 ans, et Tidiane Bagayoko, 17 ans, tous deux tués dans la cave du HLM. L'hypothèse privilégiée par les enquêteurs de la brigade criminelle est celle d'un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants.

Dans un premier temps, onze personnes ont été placées en garde à vue, puis relâchées mardi. Les gardes à vue de deux autres jeunes hommes, un majeur et un mineur, ont été levées vendredi soir. ­L'enquête se poursuit et l'auteur est toujours recherché. De leurs fenêtres, plusieurs habitants ont vu un homme entrer, armé d'un petit calibre. Une dizaine de douilles ont été retrouvées par les policiers sur la scène de crime.

Des proches dénoncent "la salissure" de la mémoire de Sofiane

Les victimes étaient-elles liées au trafic ? Le cas de Tidiane ­Bagayoko soulève peu de doutes. Le jeune homme, originaire d'une cité voisine, était connu pour cinq faits de ce genre dont deux en attente de jugement, indique le parquet de Bobigny. Il était sous contrôle judiciaire depuis le 12 septembre, pour transport et détention de drogue, et sa dernière condamnation par le tribunal pour enfants, à trois mois de prison avec sursis, date de lundi, le jour de sa mort. En revanche, Sofiane ­Mjaiber n'...


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