Mort de Michel Blanc : L’acteur des « Bronzés » était bien plus que Jean-Claude Dusse

CINÉMA - Le plus célèbre célibataire du septième art s’en est allé. L’acteur et réalisateur Michel Blanc est mort dans la nuit du 3 au 4 octobre, à l’âge de 72 ans. Son visage et son nom resteront à jamais gravés dans l’histoire du cinéma français pour son rôle de Jean-Claude Dusse, dans la série de films Les Bronzés. Mais au fil des 45 ans qui ont suivi le 2e volet, il s’est illustré de bien d’autres manières.

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Impossible en effet d’oublier l’image de Michel Blanc sortant nu de la mer, l’entrejambe caché par des algues, ou son interprétation d’« Étoile des Neiges » en combinaison de ski jaune et blanche sur un télésiège en panne. De fait, c’est aux côtés de ses compères du Splendid, qu’il a pour certains rencontrés au lycée, et dans le registre de la comédie potache que Michel Blanc s’est avant tout fait connaître. Une fine équipe composée entre autres de Marie-Anne Chazel, Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Christian Clavier.

Après le succès fulgurant des Bronzés, Michel Blanc devient bankable et enchaîne les rôles, notamment devant la caméra de Patrice Leconte. Parmi les plus mémorables : Viens chez moi j’habite chez une copine ou Ma femme s’appelle reviens. Après une avant-dernière collaboration avec ses amis du Splendid sur le cultissime Papy fait de la Résistance, Michel Blanc opère cependant un virage.

Michel Blanc, réalisateur reconnu

Alors qu’il atteint la trentaine, il décide de s’essayer à la réalisation. Son premier film, Marche à l’ombre avec notamment Gérard Lanvin, est un immense succès commercial et lui ouvre de nouvelles portes. Pour son deuxième, Grosse Fatigue, il se met à nouveau en scène, cette fois-ci au côté de Carole Bouquet. Dans cette comédie noire tournée comme une mise en abyme, Michel Blanc est accusé d’être un agresseur sexuel, un acteur sans scrupule, et découvre que c’est en réalité son sosie qui commet ces crimes. Présenté au Festival de Cannes 1994, le film est ovationné et reçoit le prix du meilleur scénario.

Michel Blanc réalisateur a trois autres films à son actif : Mauvaise passe avec Daniel Auteuil sorti en 1999, Embrassez qui vous voudrez en 2002 avec Charlotte Rampling, Jacques Dutronc et Carole Bouquet, et la suite, Voyez comme on danse, en 2018. Si cela semble peu au regard du temps écoulé, c’est qu’il n’a jamais arrêté de jouer.

Au contraire, il n’a eu de cesse de se renouveler et de s’essayer à de nouveaux genres. Dans les années 1980 et 90, alors que l’image de Jean-Claude Dusse lui colle encore à la peau, Michel Blanc tente de s’en détacher, tout en menant des projets de mise en scène au théâtre, et donc de réalisateur. Tenue de Soirée de Bertrand Blier, dans lequel il donne la réplique à Miou-Miou et Gérard Depardieu, lui offre un premier grand rôle différent. Grâce notamment à des dialogues mythiques comme « Dis ça t’ennuierait pas de retirer ta main de ma braguette quand je mange ? », ce rôle lui vaut d’ailleurs le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes en 1986.

Michel Blanc a reçu le prix d’interprétation masculine lors du Festival de Cannes en mai 1986.
Pool GARCIA/URLI / Gamma-Rapho via Getty Images Michel Blanc a reçu le prix d’interprétation masculine lors du Festival de Cannes en mai 1986.

Michel Blanc, acteur dramatique

Son premier vrai rôle dramatique, c’est à Patrice Leconte qu’il le doit avec Monsieur Hire, sorti en 1989, qui lui vaut une nomination aux César. Un registre dans lequel il excellera à partir des années 2000.

Après plusieurs comédies dramatiques, et notamment le succès de Je vous trouve très beau d’Isabelle Mergault, Michel Blanc s’impose dans ce genre. Le réalisateur André Téchiné le recrute pour Les Témoins en 2007 avec Emmanuelle Béart et La Fille du RER en 2009, au côté notamment de Catherine Deneuve. Après un rôle remarqué dans Et soudain tout le monde me manque, c’est la consécration. En 2012, il joue aux côtés d’Olivier Gourmet dans le thriller politique L’Exercice de l’État de Pierre Schoeller.

Le rôle de Gilles, directeur du cabinet du ministre des Transports, lui vaut le César du meilleur second rôle, lui qui avait été par le passé nommé quatre fois à celui du meilleur acteur, sans jamais être primé. Un moment clef de sa carrière, comme il l’avait dit sur scène au moment de récupérer son prix. « Le fait simplement d’être nommé est important, parce que c’est un rôle très différent de ce que j’ai habituellement abordé. C’est un type de rôle dont je rêvais, mais je n’étais pas sûr que vous m’accepteriez, que le public m’accepte dans ces rôles-là. »

Après cette récompense, Michel Blanc a continué à jouer au cinéma, à la télévision, et à réaliser, dans différents registres. Il s’est éteint ce 4 octobre des suites d’un malaise cardiaque. L’acteur et réalisateur laisse derrière lui une filmographie longue et variée, qui garantit aux spectateurs des fous rires en série. Mais pas seulement.

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