Mort de Louis Mermaz : la gauche pleure ce fidèle de Mitterrand, premier président de gauche de l’Assemblée

L’ancien ministre Louis Mermaz, fidèle parmi les fidèles de Mitterrand, est mort (photo de Louis Mermaz, à gauche, et François Mitterrand prise le 6 avril 1995)
PASCAL PAVANI / AFP L’ancien ministre Louis Mermaz, fidèle parmi les fidèles de Mitterrand, est mort (photo de Louis Mermaz, à gauche, et François Mitterrand prise le 6 avril 1995)

POLITIQUE - Il a été l’un des plus proches de François Mitterrand. Louis Mermaz, premier président socialiste élu de l’Assemblée nationale et ministre à de nombreuses reprises, est mort ce jeudi 15 août à l’âge de 92 ans. Plusieurs élus, dont le président du département de l’Essonne, ont relayé la nouvelle sur les réseaux sociaux.

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« Louis Mermaz […] nous a quittés à son domicile en Essonne », a ainsi écrit à la mi-journée le président (Les Républicains) du département, François Durovray, sur X (Twitter), saluant un « engagement au service de notre pays (qui) a marqué son histoire. »

Un « acteur majeur des années Mitterrand »

Dans son sillage, de nombreux élus de gauche (et au-delà) ont rendu hommage à cette éminente figure de leur camp. L’ancien président François Hollande (2012-2017) souligne par exemple « la sagesse », « l’intelligence », « le flegme », « l’érudition », « la mémoire » ou « l’humour » de cet « acteur majeur des années Mitterrand ».

Dans le même esprit, l’actuel Premier secrétaire du PS Olivier Faure évoque « l’esprit vif » de celui qui a accompagné le parti à la rose « dans tous nos combats, jusque dans ces derniers jours, pendant la campagne des législatives ».

« Un vrai modèle de défense des libertés publiques »

« C’était un vrai modèle de défense des libertés publiques et des droits de l’être humain, sans double standard et sans peur du qu’en-dira-t-on », salue pour sa part le fondateur de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon - membre du PS plusieurs décennies durant - à l’unisson de nombreux élus, des socialistes aux communistes, émus par la disparition de l’ancien ministre.

Louis Mermaz, professeur agrégé d’histoire, rencontre pour la première fois François Mitterrand en 1954. À 25 ans, il lie alors son destin politique à celui qui deviendra le premier président socialiste de la Ve République. Il le rejoint dans un parti centriste en 1956, avant de s’investir dans ses campagnes présidentielles successives.

Une fois les socialistes au pouvoir, en 1981, ce Parisien de naissance - alors député de l’Isère - est porté à la présidence de l’Assemblée nationale. Il est le premier socialiste élu à glaner ce poste prestigieux, le quatrième de l’État, où il restera jusqu’en 1986. Louis Mermaz deviendra par la suite ministre à plusieurs reprises (Agriculture, Transports ou Équipements) puis finira sa carrière gouvernementale au porte-parolat, jusqu’en mars 1993, avant la deuxième cohabitation.

Maire de Vienne et député de l’Isère jusqu’en 2001, Louis Mermaz a continuellement soutenu les candidats socialistes à la présidence de la République même s’il n’a pas hésité à critiquer certaines inclinations de François Hollande, trop favorable selon lui à « l’ordre capitaliste. » « Être un technocrate de gauche, ça ne suffit pas », avait-il par exemple asséné en 2014.

Sa dernière prise de position publique fut contre le Rassemblement national de Jordan Bardella et Marine Le Pen lors des dernières élections législatives. Il a cosigné une tribune, avec une cinquantaine d’élus ou anciens élus de la 8e circonscription de l’Isère, pour appeler à « faire barrage à l’extrême droite » alors que se jouait un second tour RN - NFP sur ce territoire.

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