Mort de Lola: C8 mis en demeure après des prises de position de Cyril Hanouna dans TPMP
La chaîne du groupe Canal+ a été mise en demeure vendredi par l'Arcom, le régulateur des médias, après plusieurs séquences de l’émission "Touche pas à mon poste" diffusées en octobre.
La chaîne C8, du groupe Canal+, a été mise en demeure vendredi par l'Arcom (née de la fusion du CSA et de l'Hadopi au début de l'année 2022) pour des propos tenus par Cyril Hanouna sur le meurtre de la jeune Lola, 12 ans, le 14 octobre à Paris.
Le régulateur des médias indique avoir été "saisie à de nombreuses reprises à la suite de plusieurs séquences de l'émission 'Touche pas à mon poste'", et que ces séquences, par "leur caractère répétitif, traduisent un manquement de l'éditeur à l'obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours".
Des appels à une justice expéditive mis en cause
L'autorité reproche notamment à l’animateur d’avoir "tenu de façon répétée des propos relatifs tant aux conditions dans lesquelles le procès de la personne mise en examen devait se tenir et à son issue", citant "en particulier" les appels à "des procès expéditifs et à des condamnations à perpétuité automatiques dans de tels cas".
"Si on a toutes les preuves, c'est perpétuité direct", avait déclaré l'animateur le 18 octobre Cyril Hanouna sur le plateau de TPMP. "Je suis désolé. Il n'y a pas d'altération ni de non-discernement (...) C'est le genre de cas où, fou ou pas fou, elle doit être en prison. Elle ne doit pas être soignée".
L’Arcom explique par ailleurs que "l'animateur a pu longuement exprimer son opinion sans qu’une contradiction rapide et efficace ne lui soit opposée, méconnaissant l’obligation de respecter l’expression des différents points de vue à l’antenne sur un sujet prêtant à controverse".
Les circonstances de sa mort et le profil de la suspecte, de nationalité algérienne et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avaient suscité de vives critiques à droite et à l'extrême droite.
"Pas consciente de ses actes? C'est une loi qui doit être révisée aussi. (...) Entendre ce discours en France, j'en peux plus de ça, c'est insupportable et les lois doivent changer", avait-il conclu. Interrogé sur la prise de position de l'animateur, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti l'avait qualifié de "négation de l'Etat de droit".
Article original publié sur BFMTV.com
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