Mort de l’athlète Rebecca Cheptegei, immolée par son compagnon au retour des JO de Paris
INTERNATIONAL - Le choc. La marathonienne ougandaise Rebecca Cheptegei est décédée des suites de ses brûlures, a annoncé ce jeudi 5 septembre le président du Comité olympique ougandais, quatre jours après qu’un homme présenté comme son compagnon l’a immolée par le feu dans l’ouest du Kenya.
« Nous avons appris le triste décès de notre athlète olympique Rebecca Cheptegei à la suite d’une violente agression de son petit ami. Que son âme repose en paix et nous condamnons fermement la violence contre les femmes », a déclaré le président du comité olympique ougandais Donald Rukare dans un message sur X. « Il s’agit d’un acte lâche et insensé qui a conduit à la perte d’une grande athlète. Son héritage perdurera », a-t-il ajouté.
We have learnt of the sad passing on of our Olympic athlete Rebecca Cheptegei OLY following a vicious attack by her boyfriend. May her gentle soul rest in peace and we strongly condemn violence against women. This was a cowardly and senseless act that has led to the loss of a… pic.twitter.com/V8Mog3oMOX
— Donald Rukare (@drukare) September 5, 2024
La Fédération ougandaise d’athlétisme s’est dite « profondément attristée » du décès de son athlète « victime tragique de violences conjugales », dans un message sur X. « Nous condamnons de tels actes et appelons à la justice ».
BREAKING NEWS💔💔
We are deeply saddened to announce the passing of our athlete, Rebecca Cheptegei early this morning who tragically fell victim to domestic violence. As a federation, we condemn such acts and call for justice. May her soul rest In Peace. pic.twitter.com/ZdxmZ3wDuE— UGANDA ATHLETICS FEDERATION🇺🇬🇺🇬 UAF (@UgaAthletics2) September 5, 2024
L’adjoint d’Anne Hidalgo chargé des sports Pierre Rabadan a fait par de son « horreur » et annoncé qu’un hommage de la ville de Paris serait rendu « prochainement » à l’athlète arrivée 4e au marathon lors des Jeux olympiques.
C’est avec horreur et colère que j’apprends le décès de Rebecca Cheptegei.
Nous lui rendrons hommage prochainement à @Paris. https://t.co/4rYCxD69nC— Pierre Rabadan (@PierreRabadan) September 5, 2024
L’athlète de 33 ans était soignée au Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) de la ville d’Eldoret, dans l’ouest du Kenya, où elle se trouvait dans un « état critique » après avoir été brûlée à « plus de 80 % », avaient indiqué les médecins.
« Tous ses organes ont cessé (de fonctionner) la nuit dernière », a confirmé à l’AFP, sous couvert d’anonymat, un médecin. Un membre du personnel de l’hôpital avait précédemment affirmé à l’AFP mercredi, sous couvert d’anonymat, que l’état de la jeune femme s’était aggravé, après avoir « développé une infection bactérienne de septicémie ».
Le drame s’est déroulé dimanche
Selon un rapport de police consulté par l’AFP, le suspect identifié comme Dickson Ndiema Marangach s’est introduit dans la propriété de Rebecca Cheptegei vers 14h, alors qu’elle se trouvait à l’église avec ses enfants.
La marathonienne vivait avec sa sœur et ses deux enfants dans cette maison qu’elle avait fait construire à Endebess, localité où elle s’entraînait située à 25 kilomètres de la frontière ougandaise, a détaillé mardi son père Joseph Cheptegei, présent à Eldoret. À leur retour de l’église, il l’a arrosée d’essence et a mis le feu sous les yeux de ses enfants, deux fillettes âgées de 9 et 11 ans, selon le quotidien The Standard.
Incertitudes sur la relation entre l’athlète et le suspect
La relation exacte entre l’athlète et le suspect, qui souffre également de brûlures et est hospitalisé au MTRH d’Eldoret, n’était pas clairement établie.
Le rapport de police a présenté Rebecca Cheptegei et Dickson Ndiema Marangach comme « un couple qui avait constamment des disputes familiales ». Mais selon le père de Rebecca Cheptegei, sa fille « s’est liée d’amitié avec cet homme, mais ils ont eu des différends et il est parti vivre avec sa femme. »
Ces dernières années, plusieurs drames ont endeuillé le monde de l’athlétisme au Kenya. En avril 2022, le corps d’une athlète bahreïnie d’origine kényane, Damaris Mutua, avait été retrouvé à Iten, célèbre lieu d’entraînement pour la course de fond sur les plateaux de la vallée du Rift. Son compagnon est soupçonné de l’avoir tuée.
En octobre 2021, la prometteuse athlète de 25 ans Agnes Tirop, double médaillée de bronze mondiale du 10 000 m (2017, 2019) et 4e des JO de Tokyo sur 5,000 m, avait été retrouvée poignardée à mort à son domicile d’Iten. Son mari Emmanuel Ibrahim Rotich est poursuivi pour meurtre. Il nie les accusations. Son procès est en cours.
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