Mort : vers des funérailles plus vertes
Soigner son bilan carbone, même après la mort ? C'est possible ! Des pratiques écologiques fleurissent déjà, en attendant la légalisation d'alternatives à l'inhumation et à la crémation, seules autorisées aujourd'hui.
Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°211 daté octobre/ décembre 2022.
Que faire de son corps après la mort ? La question taraude les claustrophobes craignant l'exiguïté du caveau, angoisse ceux que les flammes rebutent. Car aujourd'hui, peu de choix. Pas de troisième voie entre inhumation et crémation, seules autorisées par la loi. Les deux solutions ont cependant en commun d'être particulièrement peu écologiques. Disparaître de la surface de la planète, c'est en effet provoquer une gerbe d'émissions de gaz à effet de serre et de polluants divers. De plus en plus de voix réclament donc l'abandon de ces techniques, autorisées au nom d'un "respect dû aux morts" qui plombe singulièrement l'avenir de ceux qui restent.
C'est un rapport de 2018 financé par la Fondation des services funéraires de la ville de Paris (FSFVP) qui a levé le lièvre. Mourir, c'est polluer beaucoup. Pour le prouver, la Fondation a mandaté deux bureaux d'études spécialisés dans l'analyse des cycles de vie. "Le périmètre de notre étude englobe la prise en charge d'un corps jusqu'à son altération", précisait, lors de la présentation de ces travaux, Thomas Toutain-Meunier, délégué général de Durapole, l'un de ces deux organismes. Du décès, donc, jusqu'à la fin d'une concession de trente ans, car il faut bien faire entrer dans le bilan l'entretien de la tombe et du cimetière.
Résultat : une inhumation équivaut à 3,6 crémations. En moyenne, un enterrement émet 833 kilos de gaz carbonique (CO2), ce qui équivaut à 11 % des émissions d'un Français moyen sur un an, ou encore 4.023 kilomètres en voiture. Ce bilan comprend le cercueil, de sa fabrication à sa destination finale, le transport du défunt jusqu'au cimetière, la gestion du cimetière et de l'ossuaire, la crémation ou la pulvérisation des restes en fin de concession. Le choix de la sépulture représente à lui seul 88 % des impacts. Et il y a beaucoup de différences entre un enterrement en pleine terre sans monume[...]
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