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Un soldat français tué au Mali dans une attaque suicide

Militaires français dans le nord du Mali. Un neuvième soldat français, qui participait à une opération de reconnaissance dans le cadre de l'opération Serval lancée en janvier 2013, est mort lundi dans cette région. /Photo d'archives/REUTERS/Joe Penney

PARIS (Reuters) - Un soldat français est mort lundi dans le nord du Mali lors d'une attaque suicide, à quelques jours de la réorganisation du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne. La mort de ce sous-officier du 1er régiment étranger de Génie de Laudun-l'Ardoise (Gard) porte à neuf les pertes françaises au Mali depuis le début de l'opération Serval, en janvier 2013. Le soldat a été victime d'une attaque suicide alors que les forces françaises étaient en mission de contrôle à une centaine de kilomètres de Gao, dans la région d'Al Moustarat, sur la trans-saharienne, a-t-on précisé à l'état-major des armées françaises. "Un véhicule s’est approché à vive allure, on a ouvert le feu, ce qui a permis de stopper le véhicule à 10 mètres de là où nous étions, mais le terroriste a activé sa charge explosive", a dit à Reuters le colonel Gilles Jaron. Sept soldats français ont été blessés, dont trois grièvement. L’un d’eux, l’adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, a succombé à ses blessures dans la soirée de lundi, a précisé le porte-parole des armées. Deux autres militaires ont été transférés à Paris, les quatre autres se trouvent à Gao. Les deux blessés graves sont désormais hors de danger, a dit par la suite le colonel Jaron lors d'un point de presse. Dans un communiqué, François Hollande rappelle que les soldats français sont engagés dans ce pays aux côtés de l'armée malienne et des forces des Nations Unies. "Ils accomplissent avec courage et efficacité cette mission pour consolider la souveraineté du Mali et lutter contre les groupes terroristes", déclare le chef de l'Etat. FIN "DE FAIT" DE L'OPÉRATION SERVAL Il s'agit du premier soldat français tué dans un attentat suicide depuis le début de l'opération Serval au Mali, une mission destinée à lutter contre les groupes islamistes armés du nord du Mali qui menaçaient la capitale Bamako. Quelque 1.600 soldats français sont encore déployés dans le pays aux côtés des 8.000 soldats de la force onusienne Minusma. "Au Mali, nous sommes engagés contre des groupes armés terroristes, ils utilisent les modes d’action qu’utilisent tous les groupes armés au monde, ces actions sont là pour frapper les esprits", a expliqué le colonel Jaron. "Ces actions sont généralement menées quand ils n'ont pas la capacité de conduire des actions de grande ampleur contre les forces", a-t-il ajouté. L'attaque n'a pas été revendiquée pour l'heure. Dimanche, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé la fin "de fait" de l'opération Serval qui a été selon lui "menée à bien avec une grande efficacité". La France réorganisera dans les prochains jours son dispositif militaire dans la région dans le cadre de l'opération "Barkhane", suite de l'opération Serval qui a pour objectif de lutter contre les groupes islamistes opérant dans la bande sahélo-saharienne, et non dans un seul pays. Cette opération prévoit notamment le transfert du poste de commandement Serval de Bamako à N'Djamena au Tchad, où François Hollande doit se rendre samedi au terme d'une tournée africaine qui l'aura auparavant mené en Côte d'Ivoire et au Niger. Quelque 3.000 hommes devraient être concernés par cette opération dont la mise en oeuvre avait été repoussée de quelques semaines, fin mai, en raison d'un regain de violences au Mali. "La mission au Mali ne s’est jamais arrêtée, elle ne s’arrêtera pas, nous continuons à lutter contre les groupes terroristes", a souligné le porte-parole des armées françaises. (Chine Labbé, Marine Pennetier et Gregory Blachier, édité par Sophie Louet)