Mort d'Enzo Maiorca, le plongeur qui a inspiré "Le Grand Bleu"

L'apnéiste italien Enzo Maiorca, dont l'affrontement sportif avec Jacques Maillol avait inspiré "Le Grand Bleu" de Luc Besson, est décédé à l'âge de 85 ans. Dans le film, le plongeur était incarné par Jean Reno sous le nom d'Enzo Molinari.

L'apnéiste sicilien Enzo Maiorca, qui avait inspiré le personnage de Jean Reno dans Le Grand Bleu, est décédé ce dimanche 13 novembre, à l'âge de 85 ans. L'information émane des médias italiens.

Né le 21 juin 1931 à Syracuse, Maiorca est le premier homme à franchir le cap des 50 mètres de profondeur sans bouteille d'oxygène. Battant régulièrement son propre record tout au long des années 60, il domine alors la discipline et ne rencontre aucun adversaire à sa hauteur. Jusqu'à l'arrivée d'un certain Jacques Maillol sur le circuit mondial...

Maiorca Vs Maillol

Les deux athlètes, seuls apnéistes à être descendus sous les 30 mètres, s'affrontent alors à plusieurs reprises entre 1973 et 1976. Maillol finit par l'emporter en établissant un nouveau record avec une plongée à 105 mètres, en novembre 1976. Enzo Maiorca prend alors sa retraite sportive pour se consacrer à la défense de l'environnement. Et à la politique, devant sénateur entre 1994 et 1996 sous la bannière de l'Alliance Nationale, dont les idées se revendiquent du post-fascisme.

Maiorca Vs "Le Grand Bleu"En France et en dehors du milieu de la plongée sous-marine, Enzo Maiorca doit essentiellement sa notoriété au Grand Bleu. Dans le film de Luc Besson inspiré de sa rivalité avec Maillol, le plongeur italien est rebaptisé Enzo Molinari et est incarné par un Jean Reno tout en démesure. Si Maillol a travaillé comme consultant sur le long métrage, il n'en est rien pour Maiorca, qui apprend l'existence du film alors que le tournage est déjà terminé.

S'estimant trahi et caricaturé, il obtient l'interdiction du film en Italie pendant plus de 10 ans. Le Grand Bleu ne sort finalement qu'en 2002 dans les salles italiennes dans un nouveau montage, expurgé des scènes jugées inacceptables par Maiorca. Ainsi le film, dans sa version italienne, ne compte-il plus la scène où l'on voit la mère du plongeur, la scène où il s'empiffre de pâtes et la scène où il sauve un plongeur de la noyade.