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Mort d'Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste en liberté

Portrait de Anne Dufourmantelle.

Chroniqueuse régulière dans «Libération», l'auteure de «la Puissance de la douceur» est décédée accidentellement vendredi à 53 ans.

Douceur, c’est le premier mot qui vient à l’esprit quand on pense à Anne Dufourmantelle, philosophe et psychanalyste, décédée tragiquement ce 21 juillet après-midi, à l’âge de 53 ans, à Ramatuelle. Selon Var Matin, elle se baignait à une cinquantaine de mètres du rivage quand elle a été prise de suffocation ; la tentative de réanimation cardio-pulmonaire, administrée pendant une quarantaine de minutes, a échoué. Selon Tatiana de Rosnay, elle se serait noyée alors qu’elle essayait de secourir un enfant. «Quand il y a réellement un danger auquel il faut faire face […], il y a une incitation à l’action très forte, au dévouement, au surpassement de soi», nous confiait en 2015 celle qui faisait l’Eloge du risque.

Notre peine est immense car Anne Dufourmantelle était chroniqueuse à Libération, mais c’était surtout une amie. On se souvient de la douceur de sa voix, inquiète, quand elle nous appelait chaque mois pour savoir si sa chronique était à la hauteur de nos attentes. Et elle l’était. Depuis deux ans dans nos colonnes, comme dans l’ensemble de son travail, Anne Dufourmantelle, spinoziste, questionnait le rapport entre la fatalité et la liberté, ce qui fait qu’une vie s’ouvre à la liberté malgré les conditionnements, les fidélités, les obéissances. Docteur en philosophie de l’université Paris-Sorbonne en 1994 et diplômée de l’université de Brown, elle a enseigné à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Paris la Villette, à l’Institut des hautes études en psychanalyse, à l’Ecole normale supérieure, à la New York University et signé plusieurs essais et romans dont Intelligence du rêve en 2012 (Payot), Puissance de la douceur en 2013 (Payot) et dernièrement Défense du secret (Payot, 2015). Tantôt récits, tantôt essais, son œuvre mêle avec beaucoup de finesse et de délicatesse excursions philosophiques et occurrences (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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