Mort d'Amandine: le médecin légiste explique au procès qu'elle a été sous-alimentée "pendant 3-4 mois"

Face aux juges, il a indiqué que c'est la seule fois de sa carrière où il a autopsié une personne dénutrie par un tiers. Éric Baccino, médecin légiste, était à la cour d'assises de l'Hérault ce mercredi 22 janvier pour être interrogé après la mort d'Amandine. L'adolescente de 13 ans ne pesait plus que 28kg le jour de son décès. Sa mère est "jugée pour "actes de torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort".

Pendant l'intervention du médecin qui a réalisé l'autopsie d'Amandine, une photo de l'adolescente, prise le jour de sa mort le 6 août 2020, a été projetée dans la salle d'audience. La jeune fille est méconnaissable, d'une maigreur extrême, les yeux qui sortent des orbites, des dents cassés, des cheveux semblent manquer. Elle porte également une trace d'hématome sous l'œil.

"Morte d'une dénutrition imposée par des tiers"

À la barre, le médecin explique que l'adolescente est décédée d'une septicémie et d'une dénutrition extrêmement grave.

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"Déjà un an avant sa mort, en août 2019, son indice de masse corporelle était pathologique", souligne le légiste. "En mai 2020, elle voit un dentiste, des photos sont prises de son visage. Et qui ne semblent pas montrer un aspect cachectique (de maigreur, NDLR)."

"Si elle avait pu sortir entre mai et août, des gens auraient remarqué son état de santé. Elle a été sous-alimentée pendant 3-4 mois et de façon très intensive. Elle est morte d’une dénutrition imposée par des tiers", conclut le légiste.

"On a dû lui restreindre la nourriture pendant plusieurs semaines"

Le président de la cour d'assises demande alors au médecin comment Amandine a pu descendre jusqu'à 28 kilos avant son décès. "On a dû lui restreindre quasiment totalement la nourriture pendant plusieurs semaines" répond le légiste.

"Les derniers jours, elle devait être très faible, à peine consciente. Dénutrie à ce point, il y a un moment où la pensée ne fonctionne plus", explique le professeur.

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"Si vous avez l'enfant sous les yeux ce n'est pas possible de ne pas voir qu'elle est cachectique", a déclaré le médecin à BFMTV à la sortie de l'audience, estimant qu'il y avait "50% de chance" de la sauver "jusqu'à la veille" de son décès.

Sandrine Pissarra, la mère d'Amandine, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu d'ici vendredi.

Article original publié sur BFMTV.com