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Mort d'Adama Traoré : une marche et un festival organisés samedi avec des militants écologistes

Quatre ans après la mort d'Adama Traoré lors d'une interpellation, une marche et un festival sont organisés samedi à Beaumont-sur-Oise (Val d'Oise). Pour la première fois, l'événement est co-organisé par ses proches et des militants écologistes.

Des bus déjà complets

La manifestation en souvenir de ce jeune homme noir, mort le 19 juillet 2016 peu après son arrestation au terme d'une course-poursuite avec les gendarmes, partira de la gare de Persan Beaumont à 13h30. Le port du masque sera obligatoire.

Cette quatrième édition se double aussi d'un festival avec des personnalités et artistes, dont les noms n'ont pas été dévoilés par les organisateurs. Des élus de gauche et des ONG comme la Ligue des droits de l'Homme seront présents.

Le rendez-vous, dans cette petite ville du Val-d'Oise à une quarantaine de kilomètres de la capitale, devrait rassembler des centaines de personnes, dans un contexte inédit de mobilisation contre les violences policières. Pour se rendre à Beaumont-sur-Oise, accessible en train, des départs communs en bus sont prévus depuis certaines villes comme Ivry-sur-Seine ou Montreuil, qui affichent déjà complet.

"Construction d'une écologie populaire"

Le rassemblement a été co-organisé avec Alternatiba, l'une des principales organisations du mouvement pour le climat. Ils partagent les "mêmes combats", cette "mobilisation commune" sera l'occasion "de renforcer une alliance importante pour la construction d'une écologie populaire, aux côtés des populations en première ligne des injustices et de la pollution", a expliqué dans un communiqué Élodie Nace, porte-parole d'Alternatiba.

"Cette année c'est un peu particulier car on est dans un tournant, il y a eu des mobilisations massives à Paris (...) Je pense qu'il y aura plus de gens extérieurs à cette cause-là, ça va être plus large", estime Youcef Brakni, membre du Comité Adama.

Pour le Comité Adama, il s'agit aussi d'élargir sa base, dans le sillage des deux grands rassemblements à Paris devant le tribunal de grande instance et place de la République, les 2 et 13 juin, qui avaient drainé des milliers de manifestants.

Une enquête pas "impartiale"

Sur le plan judiciaire, le dossier a connu de nouveaux rebondissements ces derniers jours. Ce vendredi, les juges d'instruction ont ordonné de nouvelles investigations centrées sur le passé d'Adama Traoré et des gendarmes. Ils ont également confié une nouvelle expertise à des médecins belges, attendue pour janvier 2021.

Autre axe d'enquête: la recherche de nouveaux témoins, après qu'une femme entendue, ayant assisté à la première interpellation du jeune homme, a laissé penser que d'autres personnes auraient pu assister à cette première arrestation.

Jeudi, la famille a annoncé le dépôt d'une plainte au parquet de Paris pour "témoignage mensonger" contre un témoin-clé, chez qui le jeune homme s'était réfugié juste avant d'être arrêté. Elle a en outre réitéré mi-juin sa demande d'organisation d'une reconstitution.

"Les juges, les gendarmes, n'ont pas fait une enquête impartiale, on ne peut même pas parler d'une vraie enquête: si l'enquête avait été faite correctement toutes ces investigations-là auraient dû être faites depuis le début", a-t-elle déclaré sur BFMTV ce vendredi, avant d'assurer: "Nous avons tous les éléments nécessaires pour aller au procès."

Article original publié sur BFMTV.com

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