Mort d’Ismaïl Haniyeh : Le Hamas appelle à une journée de colère, Israël face aux menaces de l’Iran et du Hezbollah

Les alliés du Hamas promettent des représailles après la frappe contre le chef du groupe islamiste, attribuée à Israël.

INTERNATIONAL - Gare aux représailles. L’Iran et ses alliés préparaient leur riposte ce jeudi 1er août contre Israël après l’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran, et la mort du chef militaire du Hezbollah libanais Fouad Chokr à Beyrouth dans une frappe revendiquée par Israël. Dans le même temps, Israël se préparait. Voici ce que l’on sait.

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« Israël ne sait pas quelles lignes rouges il a franchies » et doit s’attendre à une « riposte inéluctable », a prévenu ce jeudi le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ces menaces font suite à la mort d’Ismaïl Haniyeh, 61 ans, tué mercredi par un « projectile aérien », selon les médias locaux, après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian à Téhéran.

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Le Hamas a appelé à une « journée de colère », ce 2 août, à l’occasion de l’enterrement de son chef politique et demandé que « des marches de colère partent de chaque mosquée » après la grande prière du vendredi.

L’ayatollah Khamenei avait menacé Israël d’un « châtiment sévère » aussitôt après la mort d’Ismaïl Haniyeh. Selon le New York Times, citant trois responsables iraniens non identifiés, le guide suprême iranien a, lors d’une réunion d’urgence du Conseil suprême de sécurité nationale mercredi matin, donné l’ordre de frapper directement Israël en riposte à l’assassinat.

« Nous mettrons certainement en œuvre l’ordre du guide suprême », « au bon endroit et au bon moment », a déclaré le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, lors des funérailles qui ont eu lieu ce jeudi. Les rebelles houthis, eux aussi alliés du Hamas, ont promis le même jour une « réponse militaire » à la « dangereuse escalade » provoquée selon eux par Israël.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé qu’Israël était à un « niveau très élevé » de préparation pour n’importe quel scénario, « tant défensif qu’offensif », selon son bureau. D’après Le Figaro, tous les ministres doivent prévenir de tous leurs déplacements et éviter les événements publics qui ne se tiennent pas près d’un lieu sûr.

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L’armée aurait également installé des renforts près de la frontière libanaise et en Cisjordanie, craignant des manifestations. Des raids ont aussi été menés dans le sud de la Bande de Gaza, vers la ville bombardée de Khan Younès, ajoute le quotidien.

Serait-ce le début des représailles ? Dans la soirée de jeudi, le Hezbollah, mouvement allié du Hamas et de l’Iran, a annoncé avoir lancé des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël en riposte à une « attaque » israélienne qui a « tué plusieurs civils ».

L’armée israélienne a indiqué que de nombreux projectiles avaient traversé le territoire israélien depuis le Liban, ajoutant en avoir intercepté certains. « Le reste est tombé dans des zones dégagées », selon elle. Peu après les tirs, l’aviation israélienne a frappé le lieu « d’où les projectiles ont été tirés dans la région de Yater », dans le sud du Liban, ajoute le communiqué..

Malgré les appels à la vengeance, plusieurs analystes estimaient que la riposte de l’Iran et de ses alliés devrait rester mesurée, avec la volonté d’éviter une escalade.

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« L’Iran et le Hezbollah ne voudront pas jouer le jeu de Netanyahu et lui donner l’appât ou les prétextes dont il a besoin pour entraîner les États-Unis dans une guerre », a estimé l’analyste Amal Saad, experte du Hezbollah, auprès de l’AFP. « Ils essaieront d’éviter une guerre tout en dissuadant fortement Israël », a-t-elle ajouté.

Les attaques de Téhéran et Beyrouth ont néanmoins ravivé les craintes d’une extension de la guerre à l’ensemble du Moyen-Orient, entre Israël d’une part, l’Iran et ses alliés d’autre part.

Le président américain Joe Biden a assuré son allié Benjamin Netanyahu, que les États-Unis étaient « engagés » pour la sécurité de l’État hébreu face à « toutes les menaces de l’Iran » et a « insisté sur l’importance des efforts en cours en vue d’une désescalade des tensions dans la région », selon un communiqué de la Maison Blanche

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