Morgane retrouvée: l'adolescente ne présente "aucune lésion" mais évoque "des coups" de la part du suspect
Morgane "saine et sauve". L'adolescente disparue depuis deux semaines après avoir quitté son domicile de Pabu (Côtes d'Armor) a été retrouvée vivante ce mardi 10 décembre dans la chambre d'un jeune homme de 21 vivant dans un foyer de jeunes travailleurs à Coutances (Manche). Ce dernier a été placé en garde à vue.
Selon le procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz, les examens "cutané" et "gynécologique" réalisé à l'hôpital ne laissaient apparaître "aucune lésion" sur le corps de Morgane.
L'adolescente et le suspect affirment ne pas avoir eu de relations sexuelles. Toutefois, "des prélèvements ont été réalisés et seront exploités pour déterminer s'il y a eu ou non des relations intimes récentes", a précisé le magistrat lors d'un point presse ce mercredi en début de soirée.
Une dispute avec le suspect
Si l'adolescente ne présente "aucune blessure", "elle a indiqué (aux enquêteurs) s'être disputée avec la personne interpellée qui lui aurait porté des coups sur la tête quand elle lui avait reproché de ne pas assez s'occuper d'elle et quand elle lui avait dit qu'elle avait faim", a poursuivi le procureur.
Morgane a indiqué qu'elle ne "pouvait pas sortir de la chambre depuis 15 jours", les volets restant "fermés pour ne pas qu'elle soit vue".
Si la porte de la chambre pouvait s'ouvrir de l'intérieur, "elle a indiqué qu’elle ne pouvait pas, et ne savait pas" la déverrouiller, précise encore Nicolas Heitz.
Rencontre sur Snapchat
Le week-end précédent sa disparition, la jeune élève de 4e s'était disputée avec ses parents en raison de son usage "excessif" des réseaux sociaux et de la diffusion de photos personnelles. Son père avait cassé son téléphone et confisqué sa carte SIM.
Trois mois plus tôt, elle avait rencontré le suspect sur un groupe Snapchat, et lui avait fait part "de propos suicidaires et de photos de scarifications", toujours selon le récit du procureur.
Le dimanche 24 novembre, Morgane a contacté le suspect, évoquant à nouveau son son mal-être et lui demandant de venir la chercher le lendemain. Le lundi 25 novembre, à 7h14, elle a quitté son domicile. Au lieu de monter dans le car scolaire qui devait l'amener à son collège, elle a retrouvé le suspect à Pabu, "lui faisait part de sa volonté de rester avec lui", selon le procureur.
"Stressé par la situation, il décidait de rouler jusqu’à Coutances et la conduisait dans sa chambre du foyer des jeunes travailleurs, passant, à priori, par une issue de secours", poursuit-il.
Lors de sa garde à vue, le suspect "a affirmé à plusieurs reprises avoir proposé à Morgane de la raccompagner chez elle". "Elle aurait refusé, disant se sentir 'bien' chez lui", explique Nicolas Heitz.
Selon le procureur, le jeune homme "devait comparaître ce matin devant le tribunal correctionnel de Beauvais du chef de soustraction de mineurs s’agissant de faits commis le 8 avril 2024, au préjudice d’une mineure victime de l’Oise, âgée de 14 ans à l’époque des faits".
Le magistrat, qui précise que le suspect ne figure pas au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais), a annoncé qu'il allait demander son placement en détention provisoire.