Montgeron : des travaux d’intérêt général pour les collégiens sanctionnés

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La commune de Montgeron, en accord avec les chefs d’établissement, propose une sanction alternative à l’exclusion des collégiens.

Une sanction alternative pour les collégiens au mauvais comportement. C’est le but de la convention signée entre la ville de Montgeron (Essonne) et les deux collèges de la ville. Elle permet, en accord avec le collégien et ses parents, de sanctionner l’élève non pas d’heures de colle ou d’une exclusion temporaire, mais par des travaux d’intérêt général (TIG), réalisés notamment au sein des espaces verts de la commune.

“C’est une bonne initiative car avec une peine comme une exclusion, le collégien subit la sanction, alors qu’avec des TIG, il a la possibilité de réparer sa faute auprès de la communauté”, explique à Yahoo Actualités Eirick Prairat, professeur de sciences de l’Education, spécialiste de la sanction éducative. A une condition toutefois, nuance-t-il : “Il faut que le travail d’intérêt général soit bien encadré. Il faut un échange avant et après la sanction, pour que le collégien comprenne pourquoi il effectue ces tâches”.

L’opposition regrette un manque d’accompagnement

C’est justement l’encadrement de la sanction qui pose problème à certains élus de l’opposition. A la fin des travaux d’intérêt général, qui ont lieu le mercredi avec des agents municipaux, le collégien rencontre le directeur de la police municipal, qui lui rappelle les règles. “On aurait préféré qu’un accompagnement éducatif soit également prévu. Encadrer un jeune ne s’improvise pas, et les employés municipaux ne sont formés pour cela”, dénonce Aude Bristot, élue au sein de l’opposition.

“Il y a un risque de stigmatisation sociale, car tous les collégiens et leur famille n’ont pas forcément la capacité de venir échanger et discuter des mesures prises par l’établissement”, ajoute Christophe Joseph, également conseiller municipal d’opposition (MRC). La mesure avait été adoptée à la majorité absolue lors d’un conseil municipal en janvier 2016. Seuls trois élus s’étaient abstenus.

“Une chance de pouvoir se racheter”

Pour justifier la mise en place de ce travail de réparation, la maire de la commune entend vouloir donner du sens aux sanctions éducatives. “Quand un élève est exclu, il prend généralement ça pour une journée de congé. Cette nouvelle mesure permet d’éviter ça(…), nous leur offrons la chance de pouvoir se racheter en travaillant pour nos services”, détaille dans Le Parisien la maire de Montgeron, Sylvie Carillon (LR).

Une sanction alternative qui séduit certains parents d’élèves dont les enfants sont scolarisés à Montgeron. “C’est une mesure intéressante, mais qui doit être décidée au cas par cas, selon les élèves et la bêtise qu’ils ont faite. Pour certains, déjà ‘déscolarisés’, cela ne changerait malheureusement rien, mais pour d’autres, cela peut leur permettre de prendre conscience de leur erreur”, explique Isabelle, parent d’élèves membre de la Peep, une fédération de parents d’élèves.

Depuis sa mise en place dans la commune, deux collégiens ont ainsi été sanctionnés, avec leur accord et celui de leurs parents, dont une collégienne qui avait agressé verbalement des enseignants, précise Le Parisien.