Le mont Everest, le plus haut sommet du monde, continue de grandir en raison d’une rivière

Photo de l'Everest, le plus haut sommet du monde, prise fin avril 2020 depuis le côté népalais.
PRAKASH MATHEMA / AFP Photo de l'Everest, le plus haut sommet du monde, prise fin avril 2020 depuis le côté népalais.

SCIENCES - Une découverte fascinante. En s’intéressant à la chaîne de montagne de l’Himalaya, et notamment à l’Everest, des chercheurs de l’University College London (UCL) sont arrivés à une conclusion étonnante. Dans une étude publiée dans la revue Nature Geoscience ce lundi 30 septembre, ils expliquent comment une rivière située à environ 75 km à l’est du sommet, participe année après année à l’élévation progressive du plus haut sommet du globe.

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Selon leurs conclusions, la rivière Arun génère un « effet isostatique » poussant l’Everest vers le haut. Ce phénomène a permis d’élever le sommet d’environ 15 à 50 mètres au cours des 89 000 dernières années et continue de le faire croître à un rythme d’environ deux millimètres par an. Il est aujourd’hui mesuré à 8849 mètres.

Que se passe-t-il concrètement ? En creusant son lit, l’Arun érode la roche et le sol, comme n’importe quelle rivière. Ce phénomène vient progressivement alléger la charge de la croûte terrestre et provoque un « rebond » de celle-ci, ce qui élève non seulement l’Everest, mais également l’ensemble de la région, y compris les quatrième et cinquième plus hauts sommets du monde, le Lhotse (8516m) et le Makalu (8485m).

« C’est un peu comme si on jetait une cargaison d’un bateau », explique à la BBC Adam Smith, coauteur de l’étude. « Le bateau devient plus léger et flotte donc un peu plus haut. De la même manière, lorsque la croûte devient plus légère… Elle peut flotter un peu plus haut ». Son confrère Matthew Fox précise aussi que « le mont Everest et ses sommets voisins grandissent parce que le rebond isostatique les élève plus vite que l’érosion ne les use ».

La rivière Arun descend du Tibet vers le Népal, puis fusionne avec deux autres rivières pour devenir la Kosi.
Frank Bienewald / LightRocket via Getty Images La rivière Arun descend du Tibet vers le Népal, puis fusionne avec deux autres rivières pour devenir la Kosi.

Cependant, les chercheurs rappellent que la principale cause de l’élévation initiale et continue de l’Himalaya demeure la dynamique des plaques tectoniques. En effet, l’Himalaya s’est formée il y a environ 50 millions d’années à la suite de la collision entre la plaque indienne et la plaque eurasienne : en se déplaçant vers le nord, la plaque indienne a commencé à s’enfoncer sous la plaque eurasienne, provoquant un soulèvement massif de la croûte terrestre.

Ce processus de compression a conduit à la formation des montagnes, dont l’Everest qui se trouve dans une zone où ces forces tectoniques sont particulièrement intenses.

La chaîne himalayenne continue aujourd’hui à s’élever légèrement en raison de ces mouvements tectoniques, mais ce seul facteur n’était pas suffisant à expliquer son évolution. D’autres recherches portent actuelelment sur l’influence que pourraient avoir la disparition des glaciers sur la hauteur de l’Everest.

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