Monseigneur Di Falco, choisi par Alain Delon pour ses obsèques, est une figure médiatique de l’Église de France

L’ancien évêque de Gap Monseigneur Di Falco, ici en septembre 2008, a annoncé qu’il célébrerait les obsèques d’Alain Delon.
ERIC CABANIS / AFP L’ancien évêque de Gap Monseigneur Di Falco, ici en septembre 2008, a annoncé qu’il célébrerait les obsèques d’Alain Delon.

OBSÈQUES - Les demandes d’Alain Delon seront bien respectées. Comme il le souhaitait, l’acteur français est inhumé dans la plus stricte intimité, dans sa propriété de Douchy dans le Loiret, entouré de ses proches, ce samedi 27 août après-midi. Monseigneur Di Falco, 82 ans, ancien évêque de Gap, a annoncé lui-même qu’il officierait bien aux obsèques « à (la) demande » du comédien décédé.

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L’homme d’Église est une sorte de superstar dans le milieu catholique français. Né en 1941 et ordonné prêtre en 1968, Jean-Michel Di Falco Léandri a été enseignant puis directeur de l’Institut supérieur de pédagogie de l’Institut catholique de Paris dans les années 1970 et au début des années 1980. Il devient ensuite porte-parole des évêques de France de 1987 à 1996, ce qui lui permet d’acquérir en notoriété. Après un bref détour à Rome en 1997 comme conseiller culturel de l’ambassade de France auprès du Vatican, il devient évêque auxiliaire et vicaire général de Paris.

Entre 2003 et 2017, Monseigneur Di Falco officie comme évêque de Gap. Proche de plusieurs célébrités, il avait déjà célébré en 2020 les obsèques de l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing, dont il était un intime de la famille, et de Mireille Darc, ancienne compagne d’Alain Delon, en 2017, comme le rappelle La Croix. Celui qui a co-fondé la chaîne de télévision catholique KTO a une forte présence médiatique, relaye Ouest-France. En 2010, il a aussi lancé Les Prêtres, un groupe de musique avec trois prêtres et séminaristes.

« J’étais étiqueté mondain, ce qui est faux », affirmait en 2004 l’évêque dans l’ouvrage Je crois moi non plus, long entretien croisé avec Frédéric Beigbeder. Il y récusait le sobriquet d’« évêque des petits fours » qui a pu lui être accolé à propos de cette « chaîne d’amitié qui s’est tissée au fil des années dans le monde des médias, le cinéma et le spectacle, le monde politique aussi ».

Accusé de viols et d’agressions sexuelles

La réputation de l’homme d’Église, qui a pris sa retraite en 2017, ayant atteint l’âge limite de 75 ans, est cependant entachée par plusieurs affaires. En 2018, son successeur au diocèse de Gap a pointé du doigt les dépenses pharaoniques engagées par Monseigneur Di Falco, au point qu’il estime le diocèse en faillite. Comme le rapporte Le Journal du Dimanche, il aurait entrepris des travaux dans son logement à grands frais. 21 millions d’euros avaient aussi été engagés dans la construction d’une nouvelle basilique dans les Hautes-Alpes qui… n’a jamais vu le jour.

Le prélat est également accusé d’avoir violé un ancien élève de 12 ans à l’époque, lorsqu’il travaillait au collège privé parisien Saint Thomas d’Aquin, dans les années 1970. Des accusations qui durent depuis plus de 20 ans et qu’il a toujours catégoriquement démenties.

Elles ont été classées sans suite en 2002 pour prescription au pénal. Mais comme le relate Le Figaro, Jean-Michel Di Falco était à nouveau devant la justice en 2023 pour cette affaire, assigné au civil cette fois. Si les faits sont prescrits, l’homme qui a porté plainte pour la première fois en 2001 continue de demander des dommages et intérêts pour le préjudice qu’il dit avoir subi.

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