Le Mondial de l’auto 2024 s’ouvre dans un contexte catastrophique, mais avec des raisons d’espérer
INDUSTRIE - Un secteur qui « traverse des moments difficiles ». C’est par un euphémisme que Luc Chatel, président de la Plateforme automobile, qui représente constructeurs et équipementiers, a présenté en milieu de semaine dernière le Mondial de l’automobile qui s’ouvre ce lundi 14 octobre à Paris. Durant une semaine, 48 marques exposantes présenteront de nombreuses nouveautés électriques, dont les très attendues Renault 4 et 5, Peugeot 3008 et Citroën C3. Emmanuel Macron y est attendu lundi après-midi, face à un secteur en plein doute.
En France, le marché des voitures neuves a enregistré un cinquième mois de baisse consécutif en septembre, avec des reculs marqués chez ses constructeurs nationaux Stellantis et Renault. Avec 139 004 voitures enregistrées, le nombre d’immatriculations a baissé de 11,07 % par rapport à septembre 2023, selon la Plateforme automobile. Sur l’année 2024, il recule de 1,76 %.
En fin de semaine dernière, le gouvernement a par ailleurs présenté un budget 2025 qui inquiète la filière, avec un malus alourdi pour les véhicules à essence et bonus raboté pour les voitures électriques. « C’est la double peine », a fustigé Luc Chatel. D’un côté, les ventes de modèles électriques patinent partout en Europe, et « de l’autre on va nous taxer sur l’activité historique [essence et diesel], qui fait encore 85 % du marché ».
Vers une croissance de l’électrique en 2025 ?
Malgré cette conjoncture maussade, le secteur a des motifs d’espérer. En effet, à travers le monde, les jeunes restent attachés à l’auto. Selon l’étude 2024 de l’Observatoire Cetelem réalisée dans 14 pays (notamment ceux du G7 à l’exception du Canada), 47 % des moins de 30 ans estiment que l’automobile aura une place plus importante dans le futur, et 33 % lui prédisent une place identique.
Il y a 13 ans, la même étude révélait pourtant que seulement 29 % des moins de 30 ans envisageaient un avenir plus radieux pour la voiture par rapport à aujourd’hui (45 % identique).
Autre motif d’espoir pour les constructeurs : deux tiers des jeunes (63 %) pensent aujourd’hui que la voiture électrique va définitivement remplacer les motorisations thermiques (contre 47 % seulement pour les plus de 50 ans).
Certains observateurs, comme BMI Research (cabinet associé à Fitch) ou le cercle de réflexion Transport & Environment, prévoient d’ailleurs une forte croissance des ventes d’électriques en Europe au cours de l’année 2025, poussée notamment par l’arrivée de modèles plus abordables et les achats des flottes d’entreprises. Les baisses de coûts de certaines matières premières, comme le lithium, pourraient aider les constructeurs à conserver leurs marges, estiment ces spécialistes.
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