A Molenbeek : «Abaaoud, c'est pas du tout une star»

Hommages aux victimes des attentats de Paris, sur la place communale de Molenbeek, le 18 novembre.

Les habitants de la commune bruxelloise d'où était originaire Abdelhamid Abaaoud ont appris ce jeudi la mort du commanditaire présumé des attentats de vendredi 13. Beaucoup le connaissaient ou avaient vu ses vidéos de propagande jihadiste.

Ils sont peu nombreux, les Molenbeekois à braver la pluie battante ce jeudi après-midi. Les autorités françaises viennent de confirmer qu’Abdelhamid Abaaoud, un jeune de la commune parti combattre en Syrie et connu sous le nom d’Abou Omar al-Baljiki («le Belge»), jihadiste notoire de l’Etat islamique, est mort lors de l’opération policière menée mercredi matin à Saint-Denis.

Le jeune Belge d’origine marocaine, âgé de 27 ans, avait rejoint la Syrie en 2013. «Abaaoud, c’est une star ici, racontait mercredi soir Simon Minlend, éducateur pour jeunes en réinsertion dans l’ouest de Molenbeek. Tout le monde le connaît, tout le monde a vu ses vidéos.» Petite barbe et pakol vissé sur la tête, large sourire, Abdelhamid Abaaoud apparaissait dans une vidéo au volant d’un véhicule, et se vantait de «tracte[r] les infidèles, ceux qui nous combattent, ceux qui combattent l’islam», alors qu’il tirait des cadavres mutilés vers une fosse commune.

«C’est un peu malheureux à dire, mais certains jeunes le voient un peu comme un leader charismatique, poursuit Simon. Comme quelqu’un qui a réussi», dans cette commune où 40% des 18-25 ans sont au chômage, et où beaucoup sont «au terminus, face à un mur».

«Criminel»

Ce jeudi après-midi, personne ne fait l’apologie du jihadiste molenbeekois. Bilal, 22 ans, travaille dans une agence de voyage dans la rue de l’Avenir, où résidait la famille Abaaoud. Il connaissait «de vue» le jihadiste, qui a notamment fait parler de lui pour avoir fait venir en Syrie son jeune frère Younès, alors âgé de 13 ans. «C’est pas du tout une star, Abaaoud, juste quelqu’un qui tue des gens pour rien», lâche-t-il tout bas.

Le père d’Abaaoud, Omar, tenait une boutique de vêtements rue du Prado, de l’autre côté de la place communale. Il (...)

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