En Moldavie, la crainte d’un coup d’État prorusse grandit
Voilà plusieurs jours que les nouvelles inquiétantes en provenance de Chisinau ne cessent de s’accumuler.
La dernière en date, signalée par Meduza, concerne le transport aérien. “Wizz Air, une des compagnies low cost les plus importantes d’Europe, a annoncé lundi qu’elle suspendait les vols depuis et vers la Moldavie à partir du 14 mars”, note ce média russe en exil, qui explique que cette décision a été prise en raison du risque élevé que présente désormais l’espace aérien du pays.
Ceci est dû à la proximité avec l’Ukraine en guerre, bien sûr, mais aussi aux multiples risques de déstabilisation politique qu’encourt le pays, relate le site d’information, qui n’hésite pas à évoquer un possible “coup d’État”.
Un “assaut du Capitole” à la sauce moldave ?
Une opinion partagée par l’envoyée spéciale de La Repubblica, qui se trouve sur place depuis plusieurs jours et qui décrit par ces mots l’ambiance qui règne actuellement en Moldavie : “En ce moment, les troupes russes sont lointaines, et personne ne craint une invasion miliaire, même de la Transnistrie [enclave prorusse sécessionniste située à la frontière ukrainienne], raconte-t-elle. Mais la guerre du Kremlin est plus subtile, elle se manifeste par la désinformation, par les contestations pilotées par des oligarques proches de Moscou, par l’opposition antioccidentale des partis payés par la Russie. Ce que l’on craint, c’est un coup d’État, une sorte d’assaut du Capitole au pied des Carpates.” Car, comme l’explique ensuite le quotidien italien, c’est tout le contexte politique qui paraît aujourd’hui très instable du côté de Chisinau.
En effet, l’inflation se situe autour de 25 %, ce qui alimente l’insatisfaction vis-à-vis du gouvernement pro-occidental de Maia Sandu. La preuve, “selon le think tank Watchdog, son parti, Action et Solidarité, est en train de perdre le soutien [des citoyens] et ne rassemblerait que 23 % des intentions de vote, relate le quotidien progressiste. Il est talonné par le bloc des communistes et socialistes, qui est monté à 22 %, mais aussi par le parti prorusse de l’oligarque en exil Ilan Shor, crédité de 11 % par les sondages.”
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