Molécule "miracle" GLP-1 : des effets secondaires à surveiller

Les plus fréquents sont d'ordre gastro-intestinal (nausées, diarrhée, régurgitation). Mais les agonistes des récepteurs du GLP-1 peuvent aussi provoquer une hypoglycémie, voire une pancréatite.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°931, daté septembre 2024.

Personne n'a oublié l'affaire du Mediator et les scandales à répétition liés aux coupe-faim ont laissé des traces. Le GLP-1 pourrait-il être le suivant ? "Nous disposons d'environ vingt ans de recul avec cette classe de médicaments. Or, les effets indésirables graves des coupe-faim sont apparus, pour la plupart, dans les quinze ans", rassure l'endocrinologue Jean-Paul Thissen. Cependant, comme tout médicament, les agonistes des récepteurs du GLP-1 ont des effets secondaires.

Moindre mobilité des muscles de l'estomac

Les plus fréquents sont d'ordre gastro-intestinal. Une revue de 76 études publiée en janvier dans le British Medical Journal montre qu'avec le sémaglutide, le risque de diarrhée est doublé par rapport au placebo, celui de nausée est multiplié par trois et celui de vomissements quadruplé. Ces troubles conduisent certains patients à abandonner le traitement, mais ces effets secondaires tendent à diminuer avec le temps et sont minorés avec une augmentation progressive des doses. Ils sont dus aux gastroparésies, c'est-à-dire au ralentissement de la vidange gastrique induite par ces médicaments.

En 2023, des chercheurs canadiens ont comparé l'incidence des gastroparésies de plusieurs GLP-1 au traitement classique de l'obésité (bupropion, naltrexone) et les résultats publiés dans la revue Jama sont clairs : il y a deux fois plus de gastroparésies avec le Saxenda, et trois fois plus avec l'Ozempic. Cette moindre mobilité des muscles de l'estomac est responsable d'un autre effet indésirable, plus grave mais beaucoup plus rare : le risque de régurgitation et donc d'inhalation bronchique du bol alimentaire lors d'une anesthésie, et ce malgré l'instauration d'un jeûne de 18 heures.

C'est pourquoi la Société américaine d'anesthésie recommande d'interrompre la prise de GLP-1 24 heures à une semaine avant une intervention (selon le schéma de prescription). Autre effet seco[...]

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