Moins de préservatifs, plus de risques : la prévention sexuelle en déclin chez les adolescents

En France et en Europe, l'utilisation du préservatif chez les adolescents est en déclin depuis dix ans. En cause : un manque d'information sur les risques et une perception amoindrie des dangers liés aux infections sexuellement transmissibles. Les experts tirent la sonnette d'alarme et appellent à renforcer l'éducation à la sexualité et la prévention.

Entre 2014 et 2022, le pourcentage de jeunes européens ayant utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel a diminué : de 70 % à 61 % chez les garçons, et de 63 % à 57 % chez les filles.

Rapports sexuels non protégés

En France, parmi les adolescents de 15 ans sexuellement actifs en 2022, 30% des garçons et des filles n'ont pas utilisé de préservatif lors de leur dernier rapport. Selon un rapport de l'OMS, l'usage du préservatif a ainsi baissé de manière significative ces dix dernières années, avec des proportions de rapports non protégés jugées "inquiétantes".

Le constat est là : les adolescents semblent de moins en moins recourir au préservatif, souvent par manque d'information. Les témoignages recueillis par l'AFP vont dans ce sens. Lucas, 19 ans, étudiant en BTS audiovisuel, a eu son premier rapport sexuel l'année dernière. Au lendemain de cette première expérience, il ne s'est pas senti rassuré et a cherché des informations sur les risques potentiels sur internet. Yohann, un autre lycéen, se souvient aussi de son premier rapport sexuel : "J'avais 15 ans, j'ai mis un préservatif, mais cela m'a empêché d'avoir une érection, alors je l'ai enlevé."

"Sujet tabou"

Pour beaucoup de jeunes, la sexualité reste un "sujet tabou". Yohann note que, si le sida était autrefois au centre des préoccupations, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les infections sexuellement transmissibles (IST) semblent moins effrayantes, car elles ne sont plus perçues comme mortelles. La peur du Sida a diminué. Depuis le début des années 2000, les IST bactériennes ont d'ailleurs recommencé à augmenter en Occident, après une baisse de 20 ans due à la peur du sida.

Des experts, comme Sarah Durocher, présidente du Planning familial, déplorent le manque d'éducation sexuelle. Bien que l'éducation à la vie affective et sexuelle soit obligatoire depuis plus de vingt ans, elle est encore peu enseignée. En mars dernier, un premier projet de programme scolaire dédié à ce sujet a été publié, mais [...]

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