Mohamed Merah, loup solitaire ?

Mohamed Merah

"Personne n'est au courant, que ce soit dans ma famille ou ailleurs." Mohamed Merah l'affirme au RAID qui assiège son appartement le 21 mars 2012 : c'est en solitaire qu'il a préparé et perpétré ses sept meurtres. On sait qu'il a effectivement agi seul, témoins et vidéos des crimes le montrent. Mais le tueur au scooter n'a-t-il vraiment bénéficié d'aucun appui idéologique, matériel, logistique, financier ?

C'est la thèse défendue à l'origine tant par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) que par la place Beauvau. Deux jours après la mort de Mohamed Merah, Bernard Squarcini, alors patron du renseignement intérieur, estime que ce dernier incarne les "nouvelles techniques opérationnelles" d'Al-Qaïda, qui privilégie "la voie du loup solitaire". Selon lui, Mohamed Merah s'est "radicalisé seul" et n'appartenait "à aucun réseau". Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Claude Guéant, emploie quelques jours après la même expression, avançant que "ceux que les services appellent des 'loups solitaires' sont des adversaires redoutables". Manière de dédouaner les services et la DCRI de leurs ratés dans la surveillance du futur tueur ?

A l'Intérieur, Manuel Valls prend en tout cas désormais l'exact contrepied de son prédécesseur. "La fameuse thèse du loup solitaire ne tient pas pour Merah", lance-t-il en janvier dernier. "Il y a un environnement, qui peut être celui de la famille, du quartier, de la prison. Des contacts qui ont été les siens, en France ou à l'étranger, qui ont forgé ce processus de radicalisation qui l'a amené à tuer", poursuit le ministre.

Des déclarations de nature à renforcer la conviction des familles des victimes (...)

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