Mohamed Al-Fayed: "plus de 150 nouvelles demandes" de renseignements reçues par les avocats de ses accusatrices
"Un quart de siècle d'agressions sexuelles". Alors qu’elle a dénoncé au cours d’une conférence de presse organisée vendredi 20 septembre des années de violences sexuelles commises par Mohamed Al-Fayed, l'équipe d'avocats représentant les victimes du milliardaire égyptien a reçu "plus de 150 nouvelles demandes" de renseignements. Ces signalements interviennent deux jours après la diffusion par la BBC d'une enquête intitulée "Al-Fayed: un prédateur chez Harrods". Il s'agit de demandes de la part "de survivantes et de personnes ayant des preuves concernant Al-Fayed", ont précisé ce samedi à l’AFP les avocats.
Pour l’heure, au moins 37 femmes accusent de viols et d'agressions sexuelles Mohamed Al-Fayed, disparu l'an dernier à 94 ans. Au moins 5 d'entre elles disent avoir été violées par cet homme, qui était le père du dernier compagnon de la princesse Diana, Dodi, mort avec elle dans un accident de voiture à Paris le 31 août 1997.
Un site à la disposition des victimes
Le site internet de Harrods, les magasins dont a été patron Mohamed Al-Fayed, a également mis à disposition un formulaire que les victimes peuvent remplir. "Si vous souhaitez déposer une demande d'indemnisation, Harrods dispose d'une procédure établie, avec l'aide d'avocats externes spécialisés", est-il écrit.
Pendant la conférence de presse, les avocats ont dénoncé un "système" de prédation et comparé l'affaire à celles des Américains Jeffrey Epstein et Harvey Weinstein. En outre, ce samedi, un ancien responsable du club de foot de Fulham FC a indiqué que des mesures avaient été prises pour protéger les joueuses contre Mohamed Al-Fayed, son propriétaire entre 1997 et 2013.
"J'ai lu tous les journaux hier et pour être honnête, ce n'est pas une énorme surprise", a affirmé à la BBC Gaute Haugenes, un ancien responsable de l'équipe féminine de Fulham entre 2001 et 2003.
"Nous savions qu'il aimait les jeunes filles blondes. Nous avons donc veillé à ce que ces situations ne se produisent pas. Nous avons protégé les joueuses", a-t-il poursuivi. "Nous avons une sincère empathie pour les femmes qui ont fait part de leur expérience", a ajouté un porte-parole, expliquant que Fulham FC "profondément troublé et inquiet", était "en train d'étudier si quelqu'un au sein du club a été concerné".
Les accusatrices sont pour beaucoup d'anciennes employées de Harrods, et certaines du Ritz à Paris, un hôtel de luxe dont Mohamed Al-Fayed était également propriétaire.