Moetai Brotherson : «Je suis député pour défendre le peuple Polynésien»

Rencontre avec Moetai Brotherson, député de l’autre bout du monde et fervent défenseur de l’habillement traditionnel au parlement.

Ce mardi 29 juin, sous un soleil de plomb, son entrée à l’Assemblée nationale n’est pas passée inaperçue. Moetai Brotherson était vêtu de la tenue du paréo traditionnel, de sandales et d’une chemise à fleurs, le tout dans des tons bleus, couleur de son parti indépendantiste. Certains, avec Marine Le Pen s’en sont offusqués. Lui n’en démord pas. Depuis sa première élection en 2017, il porte ce symbole de son combat pour l’indépendance . « Il faut qu’ils s’habituent à voir des lavalava à l’Assemblée car nous sommes trois maintenant ». Car durant ce prochain quinquennat, les trois députés de Polynésie sont tous trois indépendantistes.

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Ce ne sont pas quelques heures de TGV ou trois stations de métro qui séparent sa circonscription du Palais-Bourbon… Moetai Brotherson, député de Polynésie française , est élu à plus de quinze mille kilomètres de la capitale. Pour lui comme pour ses deux homologues de Polynésie, il faut compter vingt-trois heures d’avion et une escale à Los Angeles pour se rendre au cœur du pouvoir législatif. Ajoutez un décalage horaire de onze ou douze heures et un écart de température parfois de trente degrés, difficile de cacher sa fatigue en débarquant dans l’hémicycle.

Le combat indépendantiste des députés polynésien passe donc par cet accoutrement traditionnel qui n’a rien d’illégal à l’Assemblée. Marine Le Pen l’a pourtant bien qualifiée de « honte »et n’a pas hésité à ridiculiser les élus : « Nous on ne vient pas en tongs et chemisettes à fleurs ! ». La député RN semble bien se tromper. Elle démontre un mépris, une ignorance des pratiques culturelles des territoires d’Outre-mer.

La semaine dernière, Marine Le Pen vous a(...)


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